Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a appelé ses partisans et toute personne soucieuse de l’exploitation du gaz et du pétrole offshore à voter en faveur du Hezbollah et de ses alliés.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah s’en est pris lundi à "certaines parties politiques, qui depuis quelques mois ont fait des armes du Hezbollah le slogan de leur campagne électorale sans pour autant se soucier de l’argent des déposants et d’autres questions", dans une allusion à peine voilée aux Forces libanaises et au leader du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. Ce dernier avait indirectement critiqué samedi le parti pro-iranien lors d’une cérémonie organisée à Semkaniyé dans le Chouf, à l’occasion du cinquantenaire de l’association al-Erfane, mettant en garde contre un nouveau 7 mai législatif et un "assassinat dans les urnes".

"Il ne saurait être question qu’ils arrachent à la Résistance ses armes", a martelé Hassan Nasrallah, dont le discours a été retransmis sur des écrans géants à des milliers de partisans du Hezbollah réunis dans le cadre d’un rassemblement électoral du parti à Tyr et Nabatiyé. Un sondage d’opinion mené par des centres d’études a montré que les conditions de vie constituaient la préoccupation majeure de la plupart des personnes interrogées, a lancé Hassan Nasrallah. "Les armes du Hezbollah ne paraissaient pas être un problème urgent sur lequel devrait se pencher le prochain Parlement", a-t-il dit.

Soulignant que certaines parties qui appellent au désarmement du Hezbollah ont également appelé il y a quelques jours à voter contre le parti et ses alliés, il a signalé que celles-ci "ignorent ou font semblant d’ignorer ce qu’ont vécu les habitants du Liban-Sud" depuis la création de l’État hébreu en 1948.

Dans ce cadre, le secrétaire général du Hezbollah a rappelé que lors d’une des réunions consacrées à la stratégie de défense en 2006, une personne présente avait affirmé qu’Israël n’avait pas attaqué le Liban entre 1948 et 1968 et n’avait pas constitué une menace pour le Liban. "Prétendre qu’Israël a attaqué le Liban-Sud en guise de réaction aux opérations palestiniennes relève du mensonge et de la calomnie", s’est insurgé Hassan Nasrallah, accusant ces parties "de ne pas considérer Israël comme un ennemi ayant des convoitises sur l’eau, la terre et les richesses du Liban".

La stratégie de défense

Hassan Nasrallah a critiqué l’État libanais qui, "depuis 1957 et jusqu’à 2022 continue de se pencher sur la stratégie de défense nationale" et qui a tourné le dos au Liban-Sud, à ses habitants, et qui va même jusqu’à ignorer les victoires de la Résistance qui a libéré l’ensemble des territoires libanais occupés par Israël. Il a dans ce cadre affirmé que la Résistance a réussi à "rendre aux habitants du Liban-Sud leur confiance en soi, leur dignité, leur liberté et leur souveraineté". C’est la Résistance qui protège le Liban et qui fait face à Israël. "Qui protègera le Liban-Sud et le Liban si la Résistance laisse tomber ses armes et ses responsabilités?", s’est interrogé Hassan Nasrallah.

"Nous sommes prêts à discuter de la stratégie nationale de défense à tout moment parce que nous avons l’expérience pour le faire", a-t-il assuré, soulignant que seuls les "faibles" fuient ces discussions, critiquant ceux qui appellent à désarmer le parti sans pour autant présenter des alternatives.

Le leader du Hezbollah a en outre affirmé que ce sont les armes du parti qui empêchent Israël de bombarder le Liban. Et de se demander sur la partie qui va prendre la décision politique de bombarder en retour les colonies au cas où Israël attaque et si l’armée avait les armes et les effectifs nécessaires pour protéger le Liban contre Israël.

"Les parties qui appellent au désarmement de la Résistance veulent que le Liban abandonne sa plus forte carte dans le dossier de la prospection pétrolière et gazière offshore", a-t-il insisté, notant que le gaz et le pétrole au large des côtes libanaises vaut des milliards de dollars, ce qui permet au Liban de rembourser ses dettes. Il a dans ce cadre assuré que seule la résistance peut empêcher Israël d’explorer ses ressources gazières et pétrolières au cas où l’État hébreu empêcherait le Liban de le faire. "Aucune compagnie au monde n’osera prospecter dans une zone contestée au cas où le Hezbollah profère une menace claire et sérieuse", a encore lancé Hassan Nasrallah, accusant le médiateur américain chargé du dossier de la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, Amos Hochstein, d’être "malhonnête" et de soutenir Israël.
Et le dirigeant chiite de conclure en appelant ses partisans et toute personne voulant préserver le Liban et le protéger, et soucieuse d’extraire le gaz et le pétrole à voter en faveur du Hezbollah et de ses alliés.

Hassan Nasrallah devrait se prononcer mardi et vendredi dans le cadre des campagnes électorales du parti.

Réagissant au discours du secrétaire général du Hezbollah, le chef des Kataëb et candidat à l’un des sièges maronites du Metn, Samy Gemayel, a déclaré: "Vous ne sauriez nous faire baisser les bras, contrôler le pays, vous débarrasser de nous et contrôler l’avenir de nos enfants. Nous voulons vivre comme nous voulons et non comme il vous semble bon de le faire". "Seule l’armée nous défend", a-t-il insisté.