Pour qui a voté le Liban le 15 mai ? Pour le changement et les forces issues du mouvement de contestation, en passe de marquer des victoires en nombre et dans des fiefs du pouvoir ? Ou pour une opposition au Hezbollah, que les Forces libanaises ont dit incarner ?

Deux regards se croisent : celui du professeur de droit Ibrahim Najjar, ancien ministre de la Justice, indépendant proche des Forces libanaises, pour qui se profile un nouveau Liban, et celui de Hassane Rifaï, avocat, qui fait état d’une démobilisation de l’électorat sunnite mais aussi chiite. Une démobilisation dont les FL auraient pu, selon lui, tirer profit pour créer une dynamique plurielle d’opposition plus efficace. A défaut d’une telle dimension plurielle, toute dynamique, qu’elle soit de changement ou non, serait vouée à rester soit disparate, soit centrée sur un identitarisme qui, au final, fait le jeu du Hezbollah, dit-il en substance.