Après que le Hezbollah et ses alliés ont perdu la majorité parlementaire aux élections législatives, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a affirmé lors d’une intervention télévisée à la chaîne " al-chark ", qu’il faudrait qu’une position nationale soit prise entre les formations souverainistes représentées au Parlement. Celles-ci devraient, à son avis, s’accorder sur " un programme intérimaire " afin de restaurer " la liberté de décision " de l’État. Elles devraient aussi résoudre les crises multiples du Liban par le biais d’une " bataille politique et démocratique ". En l’occurrence, les députés souverainistes devraient " former des alliances, des listes et des groupes parlementaires " et " faire face à la mainmise et la domination exercées par le Hezbollah sur l’État libanais ". Pour l’ancien Premier ministre, les électeurs ont pointé du doigt le problème principal qui est " politique " dans le pays. " La corruption au Liban est une corruption politique. Elle est surtout affectée par le contrôle total exercé par le Hezbollah et ses alliés sur l’État libanais et la confiscation de sa liberté de décision ".

Ainsi, les Libanais et tous les partis seraient appelés à " revenir à l’État et aux conditions de l’État " afin de " remettre en ordre les questions nationales, politiques, économiques et vitales ". Car, selon Fouad Siniora, " tout le Liban est en danger " et cela exige " une vision correcte et une décision nationale forte ", ainsi qu’un " soutien politique " pour résoudre les grands problèmes.

L’ancien chef du gouvernement a alors rappelé les échéances majeures auxquelles il faudrait être préparé. D’abord, l’élection du président de la Chambre et du vice-président. Il en découlera, les consultations parlementaires contraignantes afin de désigner la personnalité qui formera le gouvernement. Enfin, il a mentionné l’obligation d’élire aux mois de septembre ou d’octobre, le nouveau président de la République.

De plus, il a assuré que le gouvernement et le Parlement auront à prendre un ensemble de décisions fondamentales concernant les réformes administratives, économiques, financières et monétaires, ainsi que les questions de bonne gouvernance.

Fouad Siniora a enfin soutenu que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a pu réaliser son vœu de former une majorité parlementaire pluriconfessionnelle, dépassant la simple représentativité chiite, en vue d’accroître son autorité au plan national. Ceci serait, selon lui, le fruit des convictions et des choix de la société civile et des souverainistes, qui ne sont pas d’accord avec les aspirations du Hezbollah et de ses alliés.