Le président sortant du Parlement, Nabih Berry, a convoqué les députés, en sa qualité de doyen d’âge, à une séance plénière de la Chambre, mardi prochain, 31 mai, à 11 heures, au siège principal du Parlement, place de l’Étoile (et non au palais de l’Unesco, comme ce fut le cas ces derniers mois).

Le fait que M. Berry ait fixé la date de la séance plénière à mardi, et non vers la fin de la semaine prochaine, a été interprété par certains observateurs comme un indice de progrès qui auraient été enregistrés au niveau des tractations entreprises en vue de paver la voie à l’élection du président de la Chambre. Sauf revirement de dernière minute, c’est M. Berry qui devrait succéder à lui-même, mais la question reste de savoir combien de députés voteront pour lui, de manière à éviter qu’il soit reconduit sur base d’un score trop bas. M. Berry, rappelle-t-on, est reconduit à la présidence de la Chambre depuis 1992.

Dans les milieux politiques, on évoque la possibilité d’un " package deal " qui serait négocié avec le Courant patriotique libre afin, d’une part, d’assurer une couverture chrétienne à la réélection de M. Berry, et d’autre part, de garantir un nombre de voix suffisamment élevé.

Des sources informées rapportent que le chef du CPL, Gebran Bassil, cherche à négocier un package global incluant non seulement la présidence de la Chambre, la vice-présidence et le Bureau de la Chambre, mais également les principales commissions parlementaires et la formation du gouvernement et même (pourquoi pas ?) la présidence de la République.

Dans ce cadre, le Hezbollah conduit des pourparlers entre Amal et le CPL, dont l’un des points consisterait à laisser aux députés du CPL la liberté de choix pour la présidence du Parlement. Cependant, des sources aounistes indiquaient hier soir à Ici Beyrouth que la position vis-à-vis de l’élection de M. Berry demeure, pour l’heure, négative. "On ne s’est plus réuni, précisent les sources du CPL. Rien de nouveau n’est à signaler dans la relation avec Amal. Le CPL est toutefois concerné par ’tout le reste’, à savoir la vice-présidence, les commissions parlementaires, le bureau de la Chambre… tout le monde peut y être représenté. En fin de compte, tous les blocs parlementaires vont communiquer entre eux, grâce à un intermédiaire ou de façon directe", affirment les milieux susmentionnés.

D’autres sources rapportent que le mouvement Amal essaye "d’arrondir les angles" et d’amadouer les indépendants… D’où l’initiative de M. Berry de retirer les blocs de bétons qui cloisonnent la place de l’Étoile.

De leur côté, une source des Forces libanaises (FL) soulignent que la position du parti est très claire et qu’elle se traduira lors de la séance de mardi par un vote blanc pour la présidence.

Les milieux proches des députés indépendants (qui se réclament du soulèvement d’octobre 2019) affirment de leur côté que ces derniers ne voteront pas pour M. Berry.

La vice-présidence

Sajii Atieh, Ghassan Skaff et Melhem Khalaf seraient les noms les plus cités pour l’élection à la vice-présidence. Des sources bien informées soulignent que M. Berry soutient l’élection de M. Khalaf. Le CPL, quant à lui, souhaiterait l’élection d’Elias Bou Saab. Pour leur part, les FL auraient établi des voies de communication avec les forces de changement et les Kataëb, en plus de leurs proches alliés, afin de dégager une position commune. Pour les FL, le vice-président devrait être élu sur base d’un programme politique clair. Les discussions se poursuivent sur ce plan entre les FL et les autres composantes parlementaires souverainistes et indépendantes.