Une dispute a éclaté mercredi à la faculté de droit et des sciences politiques de l’Université libanaise (UL), branche de Jal el-Dib, entre l’armée libanaise et des étudiants des Forces libanaises (FL), sur fond de portraits de Bachir Gemayel, ancien président-élu de la République assassiné le 14 septembre 1982, et de Samir Geagea, leader des FL.

Dans un communiqué, le bureau estudiantin des FL a expliqué que mardi des partisans du CPL avaient essayé de hisser une banderole appelant à un audit juricomptable de la Banque du Liban à la place des portraits de Bachir Gemayel et de Samir Geagea, pour lesquelles une autorisation préalable avait été obtenue auprès du conseil municipal de Jal el-Dib. La démarche a provoqué un regain de tension entre les étudiants des deux formations.

"Les forces de de l’ordre sont intervenues pour rétablir le calme, lit-on dans le document. Les deux parties sont convenues de remettre les portraits à leur place, en plus de la banderole". Mercredi toutefois, "des sympathisants du CPL, faisant fi de l’accord pris la veille, ont enlevé les photos des FL et hissé la banderole sans avoir obtenu une autorisation". Une dispute a alors éclaté et "l’armée a dû intervenir, mais certains de ses soldats ont tabassé des étudiants FL et des professeurs".

Selon l’agence al-Markaziya, les directeurs des facultés de droit et des sciences politiques, respectivement Amine Lebbos et Rodrigue Abi Khalil, ont interdit aux forces de l’ordre d’arrêter les étudiants FL, qui se trouvaient dans l’enceinte de la faculté.

Le bureau estudiantin des FL a affirmé qu’il ne restera pas les bras croisés face aux attaques contre ses étudiants. "De quel droit la photo d’un ancien chef de l’État est-elle arrachée? Pourquoi certains membres des forces de sécurité ont-ils assuré une couverture au CPL?", s’est-il demandé.

"La photo a été retirée il y a deux jours pour le passage d’un convoi et devait être remise à sa place", explique à Ici Beyrouth Tony Badr, président du bureau estudiantin des FL. "Lorsque nous avons voulu le faire, nous avons trouvé la banderole hissée par des étudiants du CPL, poursuit-il. Nous leur avons demandé de la déplacer pour pouvoir accrocher la photo, mais ils ont refusé. C’est alors que la dispute a éclaté."

De son côté, la direction de la faculté a publié un communiqué expliquant que la dispute a eu lieu à proximité de la faculté et non à l’intérieur du campus.

À la suite de l’incident, Razi el-Hage et Ghada Ayoub, députés FL, se sont rendus au siège de la faculté de droit de l’UL à Jal el-Dib où ils se sont entretenus avec le directeur Amine Lebbos et discuté des mesures légales nécessaires.

Cet incident a été dénoncé par de nombreuses personnalités. "Sommes-nous à l’ère du régime sécuritaire libano-syrien?", s’est ainsi demandé Ghayath Yazbeck, député FL. "Le CPL attaque et les militaires lui assurent une couverture. Pourquoi?", a-t-il écrit sur son compte Twitter. De son côté, Nadim Gemayel, député Kataëb, a estimé que si l’armée n’arrive plus à imposer son autorité dans cette région du pays, ce serait une catastrophe. "Ne transformez pas l’armée en un peloton de discipline du CPL", a-t-il appelé sur son compte Twitter.

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