Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a défini les critères sur base desquels son groupe parlementaire fera son choix pour nommer un nouveau Premier ministre, lors d’une interview qu’il a accordée à l’agence locale libanaise, al-Markaziya.

"Ce n’est pas vrai qu’aucun nom sunnite n’est proposé pour diriger le nouveau gouvernement, car des discussions sont menées en coulisses à ce sujet. Mais pour nous, le nouveau chef du cabinet doit être un homme intègre, qui n’a pas trempé dans des affaires de corruption et qui s’engage à mettre en place un règlement interne pour le travail du Conseil des ministres, similaire à celui du Parlement, afin qu’aucun ministre ne puisse bloquer une décision ou un décret, comme le fait aujourd’hui le ministre sortant des Finances Youssef Khalil, dans le dossier des nominations administratives", a déclaré M. Geagea, précisant que le nouveau locataire du Sérail doit en outre s’engager à "ne consacrer aucun portefeuille à aucun parti ou communauté, et plus particulièrement à ce stade, celui de l’Énergie". Le chef chrétien faisait allusion à l’échec du Courant patriotique libre dans la gestion de ce secteur alors que ce sont ses ministres qui le dirigent depuis dix ans.

Le Premier ministre doit également "s’engager à former une équipe homogène, à séparer les fonctions de député et de ministre et être souverainiste pour restituer au gouvernement son pouvoir de décision stratégique, obliger les membres de son équipe à s’y conformer et limiter à l’armée les décisions en rapport avec la sécurité", selon M. Geagea. Il a bien entendu souligné que le cabinet doit avoir comme priorités la mise en place des réformes nécessaires pour mettre le Liban sur les rails du redressement.

Le chef des FL a par ailleurs dénoncé le " cafouillage " officiel dans la gestion du dossier des frontières maritimes. Il a estimé que l’État libanais se doit de définir une position "claire et sans équivoque qui préserve au maximum les droits du Liban sur base d’études approfondies et de documents qui seront envoyés, ce qui n’a pas été fait pour le moment, alors que tout un chacun s’érige en spécialiste du droit de la mer".