Carlos Ghosn, ancien patron du constructeur automobile Renault, ne s’est pas rendu le 19 mai à la convocation d’une juge d’instruction parisienne pour un interrogatoire de première comparution au sujet des prestations de conseil conclues par RNBV, filiale néerlandaise incarnant l’alliance Renault-Nissan, avec l’ancienne ministre française de la Justice et ex-députée européenne Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer.

L’absence à cette convocation de Carlos Ghosn, qui l’a justifiée par son interdiction de quitter le Liban, ouvre la voie à l’émission d’un second mandat d’arrêt de la justice française, après la délivrance d’un premier mandat, le 21 avril, par un juge de Nanterre.

"Notre client fait l’objet d’une interdiction judiciaire de sortir du territoire libanais, cette situation est parfaitement connue par les juges français", a réagi auprès de l’AFP Jean Tamalet, l’un de ses avocats. Contactés, ni Renault ni ses avocats n’ont souhaité faire de commentaire.

En France, M. Ghosn est visé par deux instructions, à Paris et à Nanterre. À Paris, la justice cherche notamment à savoir si les revenus de Mme Dati correspondent à des activités précises ou s’il s’agissait d’un emploi de complaisance ayant pu masquer un lobbying au Parlement européen, interdit pour les eurodéputés. Mme Dati a été mise en examen le 21 juillet pour "corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public" au Parlement européen et "recel d’abus de confiance".

Dans l’enquête le visant à Nanterre, un juge d’instruction a délivré un mandat d’arrêt contre Carlos Ghosn le 21 avril, pour "abus de biens sociaux", "abus de confiance", "blanchiment en bande organisée", et "corruption passive" de 2012 à 2017. Quatre responsables du distributeur omanais Suhail Bahwan Automobiles (SBA) font également l’objet de mandats.

AFP