Israël a annoncé dimanche l’octroi d’une aide financière de 150.000 euros à des centaines de vétérans de l’ex-Armée du Liban sud (ALS), la milice supplétive qui contrôlait de 1976 à 2000 une "zone de sécurité" à la frontière avec Israël et qui était soutenue par l’Etat hébreu, rapporte l’AFP.

L’ALS avait été formée en 1976 par des militaires ayant fait défection de l’armée libanaise, puis avait reçu un important soutien d’Israël.

Avec le retrait des troupes israéliennes du Liban sud en 2000, les combattants de l’ALS, qui craignaient des représailles, ont choisi l’exil, plusieurs s’installant en Israël, pays officiellement en état de guerre avec le Liban.

Quelque 40 ans après son invasion du Liban, Israël a annoncé une aide de 550.000 shekels (150.000 euros) à des vétérans de l’ALS comme " solution à la crise du logement qui touche 400 familles n’ayant pas reçu d’hébergement approprié après leur arrivée en Israël ", a indiqué l’armée.

Cette aide " relève d’une justice historique à l’égard de ceux qui ont combattu à nos côtés et qui ont été chassés (…) de leur pays ", a commenté le ministre de la Défense Benny Gantz.

Les veuves de ces combattants de l’ALS pourront aussi toucher cette aide au logement " si elles résident en Israël ", a précisé l’armée israélienne qui a mis sur pied ces dernières années une unité spéciale en soutien à ces miliciens libanais envers lesquels l’Etat hébreu dit avoir une " dette morale ".

" Nous avons le plus grand respect pour nos frères d’armes des soldats de l’Armée du Liban sud qui ont combattu à nos côtés pendant des années et ce, au péril de leur vie ", a déclaré dimanche le chef d’état-major de l’armée israélienne Aviv Kohavi.

Au total, entre 2.400 et 2.700 Libanais, dont des enfants, vivent encore en Israël, selon leurs familles au Liban, dont certaines ont coupé les ponts, craignant aussi d’être accusées de " collaboration ". D’autres également exilés en Israël ont ensuite opté pour l’Europe ou l’Amérique du Nord.