Les consultations parlementaires non contraignantes pour former le gouvernement ont commencé lundi, place de l’Étoile.

Photo: Ali Fawaz

Après une rencontre avec le président du Parlement, Nabih Berry, le Premier ministre désigné, Najib Mikati, s’est entretenu avec le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, qui a appelé à accélérer la formation du gouvernement.

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Il a souligné que la nouvelle équipe devait être "capable de s’entendre avec le Fonds monétaire international, accompagner le processus de démarcation des frontières maritimes, poser les bases du rétablissement de relations normales avec tous les pays arabes et la communauté internationale, et respecter l’initiative koweïtienne".

Il a ajouté: "J’ai perçu l’attachement du président Mikati à former rapidement un gouvernement et à coopérer avec le président Michel Aoun".

Bloc Amal

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M. Mikati a ensuite rencontré le bloc du Développement et de la libération (Amal). À l’issue de la rencontre, le député Ali Hassan Khalil a souligné "la nécessité de former un gouvernement au plus vite et d’adopter le plan de redressement qui n’est pas encore arrivé au parlement par les méthodes constitutionnelles coutumières", mettant l’accent sur la préservation de l’argent des déposants dans son intégralité.  

Il a également relevé "la nécessité de résoudre la question de l’attribution des centrales électriques, loin de toutes les discussions qui ont eu lieu précédemment, et de passer à une deuxième étape dans l’organisation de ce secteur".

Bloc FL

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A l’issue de la rencontre du bloc de la République forte (Forces libanaises), le député Georges Adwane a souligné que les FL ne participeront pas au gouvernement, ajoutant  " car les conditions que nous avons fixées ne peuvent pas être appliquées dans les trois derniers mois de ce Mandat". Il a précisé que la condition principale est que le gouvernement rétablisse la décision de l’État dans tous les domaines, ce qui permettra de rétablir les relations avec les pays étrangers.

Bloc Hezbollah

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Le député Mohammad Raad a déclaré, au nom du bloc de la Fidélité à la résistance (Hezbollah): "La crise est interne et externe, et pour y faire face et redresser le pays, la participation de tous est nécessaire". Il a souligné que "chacun doit assumer ses responsabilités à ce stade, et nous ne nous opposons pas à la présence de tous les partis au gouvernement".

"Députés du changement"

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La députée Halimé Kaakour a declaré, au nom des "députés du changement": "Nous avons demandé un gouvernement restreint, doté de pouvoirs exceptionnels, qui doit répartir les pertes de manière équitable et mener des missions de sauvetage.

Elle a ajouté: "Nous ne participerons à aucun gouvernement de quotes-parts ou d’unité nationale. La différence de points de vue entre les députés du changement nous renforce. Nous ne sommes pas un bloc, mais un groupe parlementaire et nous sommes d’accord sur la majorité des sujets."

Bloc PSP

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S’exprimant au nom de la Rencontre démocratique (bloc du Parti socialiste progressiste), le député Teymour Joumblatt a indiqué: "Nous avons informé M. Mikati du fait que nous ne participerons pas au gouvernement mais aiderons à sa formation".

Bloc de la modération nationale

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Le groupe de la modération nationale, qui comporte six députés du Liban-Nord, a quant à lui demandé à "être représenté" au sein du gouvernement "parce que les régions que nous représentons ont fait beaucoup de sacrifices et ont le droit d’être représentées".

Bloc national indépendant

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Tony Frangié, député de Zghorta, a déclaré au nom du groupe national indépendant, que le plan de redressement économique "comporte plusieurs points positifs". Il a souligné que le bloc allait l’examiner pour décider s’il va octroyer ou pas la confiance au prochain gouvernement. Soulignant que "les ministères de l’Énergie et de l’Éducation constituent une priorité", M. Frangié a affirmé que son groupe parlementaire ne réclamera pas ces deux ministères, "mais nous espérons que la personnalité à qui l’un de ces deux portefeuilles sera confié sera à la hauteur".

Les Kataëb

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Les Kataëb ont affirmé avoir fait part au Premier ministre désigné de leur refus de participer à un cabinet "qui sera similaire aux gouvernements qui l’ont précédé". "Nous appelons à la formation rapide du gouvernement", a insisté Samy Gemayel, au nom du groupe parlementaire, appelant à une formation du gouvernement "dans un délai de deux semaines".

Critiquant implicitement les Forces libanaises, il a estimé que "le refus de désigner une personnalité à la fonction de Premier ministre est un assassinat du peuple libanais". Il a rappelé dans ce cadre que le groupe Kataëb avait désigné Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de justice et ancien ambassadeur du Liban aux Nations unies.

"Le président (de la République) Michel Aoun, et le Premier ministre désigné Nagib Mikati doivent assumer leurs responsbailité au cas où le blocage persiste", sinon le parti aura recours à l’escalade, a-t-il insisté.

Michel Moawad

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Michel Moawad, chef du groupe parlementaire Le Nord de la confrontation, a expliqué à l’issue de son entretien avec M. Mikati, qu’il n’avait pas nommé ce dernier "parce qu’il fait partie du système" et en raison de "ses pratiques". Il a par ailleurs annoncé qu’il ne participera pas au prochain gouvernement, critiquant les gouvernements d’union nationale qui ont sabordé "l’État de droit". Pour lui, le prochain gouvernement doit "tenir le dossier de la délimitation des frontières à l’écart de la politique des axes".

Ghassan Skaff

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Pour Ghassan Skaff, député de la Békaa-Ouest, le prochain gouvernement "ambitieux est laissé pour le prochain mandat" présidentiel, qualifiant le cabinet en gestation de "gouvernement du temps perdu". "Nous avons besoin d’un cabinet d’urgence, politique et restreint, qui inclurait des spécialistes", a-t-il déclaré

Le député Adnane Traboulsi, se prononçant au nom de Jamiyat al-Macharih, a estimé que la prochaine équipe ministérielle doit se pencher sur des dossiers importants, principalement la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël.

Enfin, se prononçant au nom de la Jamaa Islamiya, Imad el-Hout a souligné avoir appelé M. Mikati à former un "gouvernement de mission et d’experts" qui se penchera sur les négociations avec le Fonds monétaire international.