Le parti Kataëb a condamné mardi "l’intervention de forces partisanes de l’extérieur" pour "torpiller les élections" de l’ordre des dentistes, en allusion aux partisans du Hezbollah qui avaient semé le grabuge dimanche durant l’échéance, entraînant une suspension momentanée du scrutin.

"Ces forces ont étalé leur superpuissance, derrière laquelle elles sont retranchées, détruit les urnes, agressé les personnes qui se trouvaient sur place et semé le chaos devant les caméras de télévision et l’ensemble de la population, dans une image non civilisée qui n’augure de rien de bon pour les prochaines législatives", a noté le bureau politique du parti Kataëb dans un communiqué à l’issue de sa réunion à Saïfi, à Beyrouth.

"Les pratiques du Hezbollah et les campagnes de trahison et de terrorisme menées par le parti Kataëb et son chef ne parviendront pas à faire taire la vérité, tuer la démocratie et assassiner le changement", note encore le communiqué. Dimanche soir, le Hezbollah s’en était pris au chef des Kataëb, Samy Gemayel, l’accusant d’être lui-même à l’origine des échauffourées.

"Ces accusations sont renvoyées à leurs auteurs. Ce sont eux qui portent atteinte au principe de l’inviolabilité des élections, qui ne reconnaissent pas la démocratie et les libertés et qui détruisent tous les droits pour répandre la culture de la mort et de la destruction. Nous y ferons face sans hésitations", ajoute le communiqué.

Le parti a par ailleurs rejeté "les marchés entre les pôles du pouvoir pour brader la justice, la démocratie, la vérité et l’Etat de droit", notamment le dossier de l’instruction sur l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2021 ou encore la tenue des prochaines législatives et de la présidentielle. Il a mis en garde, dans ce cadre, contre la concoction du "pire bazar aux dépens du sang des martyrs et du droit à la démocratie et à la dignité", estimant que "le Parlement actuel est sous l’hégémonie du Hezbollah" et qu’il faut "cesser de lui conférer la moindre légitimité dans la mesure où cela constitue un complot contre le peuple libanais". "Mieux vaut encore démissionner" de la Chambre, note le communiqué.

Les Kataëb ont enfin fait assumer à "l’ensemble de l’équipe au pouvoir, le Gouverneur de la Banque centrale en tête", la "responsabilité de l’effondrement de la livre libanaise en raison de leur obstination à mettre en application les mêmes politiques financières et monétaires erronées".