En Iran, des inondations dans le sud du pays ont fait au moins 22 morts ainsi que des dégâts matériels considérables, amplifiés par des pluies diluviennes. Dans ce pays largement aride, les épisodes de sécheresse se succèdent aux inondations, générées par les pluies torrentielles aggravées par l’aridité des sols. Un phénomène dû au changement climatique qui advient de plus en plus fréquemment dans la région : déjà en 2019, de fortes pluies dans le sud de l’Iran avaient causé 76 morts et deux milliards de dollars de pertes matérielles. Ces catastrophes ont de même un impact sur la sécurité alimentaire, ce qui a mené des milliers d’Iraniens à protester contre l’assèchement des cours d’eau à travers le pays. 

Des inondations dans le sud de l’Iran ont fait au moins 22 morts et une personne est portée disparue à la suite de pluies diluviennes dans ce pays largement aride, ont rapporté samedi des médias d’État.

" Le nombre de personnes décédées s’est élevé à 22 après la découverte d’un autre corps " disparu dans les inondations qui ont touché plusieurs villes de la région d’Estahban et de ses environs, a indiqué le chef de l’organisation locale de secours, Javad Moradian, cité par l’agence de presse Mehr.

" De nombreux autochtones et visiteurs s’étaient rendus au bord de la rivière quand ils ont été piégés par la montée des eaux " vendredi en fin d’après-midi, a indiqué pour sa part Yousef Kargar, gouverneur de la ville d’Estahban, cité par l’agence officielle Irna. Des vidéos sur les réseaux sociaux et les médias locaux montrent des voitures tombées dans la rivière Roodbal et rejetées plus loin.

L’organisation métrologique de la province d’Estahban a prévenu que des précipitations plus fortes étaient possibles à la fin de cette semaine. (AFP)

L’Iran a souffert d’épisodes de sécheresse répétés au cours de la décennie écoulée, mais aussi d’inondations régulières dues à des pluies torrentielles, un phénomène aggravé par l’aridité du sol.

Samedi, le premier vice-président, Mohammad Mokhber, a exhorté le gouverneur de la province de Fars d’enquêter pour faire toute la lumière sur ce drame et indemniser les victimes, selon Irna.

Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, s’est rendu dans la région pour " superviser les opérations de secours et réconforter les familles de défunts ", a indiqué la même source.

L’organisation métrologique de la province a prévenu que " des précipitations plus fortes étaient possibles à la fin de cette semaine ".

L’assèchement des cours d’eau 

En janvier, huit personnes avaient déjà péri dans la région de Fars, particulièrement exposée aux inondations. En Irak, pays voisin, 12 personnes sont mortes après des pluies torrentielles en décembre 2021.

En 2019, de fortes pluies dans le sud de l’Iran avaient fait au moins 76 morts et causé des dégâts estimés à plus de deux milliards de dollars.

Ces derniers mois, des milliers de personnes ont ainsi manifesté contre l’assèchement des cours d’eau, notamment dans le centre et le sud-ouest de l’Iran.

Un désastre écologique 

Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, s’est rendu dans la région pour superviser les opérations de secours et réconforter les familles de défunts, tandis que le premier vice-président, Mohammad Mokhber, a exhorté le gouverneur de la province de Fars d’enquêter pour faire toute la lumière sur ce drame et indemniser les victimes. (AFP)

À la mi-juillet, des manifestants ont été arrêtées après avoir protesté contre l’assèchement de l’un des plus grands lacs hypersalés au monde, le lac Ourmia, dans le nord-ouest de l’Iran, avait indiqué Irna.

L’assèchement de ce lac, qui a débuté dans les années 90, est considéré comme un désastre écologique pour cette région de montagne.

Les tempêtes de sable se sont également multipliées récemment, comme dans l’ensemble du Moyen-Orient, contraignant les administrations à fermer leurs portes dans de nombreuses zones du pays. Ces phénomènes peuvent aussi entraîner des hospitalisations pour des gênes respiratoires.

Au total, les tempêtes de sable et de poussière touchent plus de 150 pays et régions, avec des impacts notamment sur l’environnement, la santé et l’économie, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Avec AFP