Selon le chef de la diplomatie européenne, un accord pourrait prochainement être finalisé dans les prochains jours, alors que l’Iran a fait de nombreuses concessions, notamment sur l’enquête de l’AIEA. La réactivation du JCPOA rencontre cependant l’opposition farouche d’Israël, qui mène une véritable campagne diplomatique pour convaincre ses alliés d’abandonner un projet qu’il estime dangereux pour la sécurité régionale. 

Le négociateur en chef de l’Iran sur le nucléaire, Ali Bagheri Kani. (AFP)

Le chef de la diplomatie européenne a dit mercredi espérer un accord sur le nucléaire iranien " dans les jours à venir ", sur fond de consultations entre Joe Biden et le Premier ministre israélien, farouche opposant au processus.

" J’espère que dans les jours à venir, nous ne perdrons pas cet élan et que nous pourrons conclure l’accord ", a déclaré Josep Borrell à l’issue d’une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères à Prague.

" Il est clair qu’il existe un terrain d’entente, que nous avons un accord qui tient compte, je pense, des préoccupations de chacun ", a-t-il assuré.

L’Union européenne a présenté le 8 août ce qu’elle a appelé un texte final pour restaurer l’accord historique de 2015, qui avait été enterré par l’ancien président américain Donald Trump.

Joe Biden s’est lui promis de restaurer l’accord, estimant qu’il s’agissait du meilleur moyen de limiter le programme nucléaire iranien, et que le retrait américain n’avait fait qu’inciter Téhéran à accélérer son projet.

Selon la nouvelle proposition, l’Iran bénéficierait d’un allègement des sanctions et pourrait de nouveau vendre son pétrole en échange de restrictions strictes sur son programme nucléaire.

L’Iran et les États-Unis ont répondu en proposant une série de changements.

Des discussions américano-israéliennes 
Le Premier ministre israélien Yair Lapid mène actuellement une campagne diplomatique pour mettre fin au projet de réactivation de l’accord sur le nucléaire iranien. (AFP)

Signe de l’implication du président américain, il s’est entretenu mercredi avec le chef du gouvernement israélien, Yaïr Lapid.

Ce dernier se démène pour convaincre les Occidentaux que renouveler cet accord connu sous l’acronyme " JCPOA " serait une lourde erreur, qui permettrait à l’Iran de renflouer ses caisses grâce aux ventes de pétrole, et ainsi de financer ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants " ont longuement discuté des négociations à propos d’un accord sur le nucléaire ", de leur " engagement à stopper les progrès de l’Iran pour se doter de l’arme nucléaire " et de l’influence régionale iranienne, selon un communiqué du bureau de Yaïr Lapid.

À cet égard, le Premier ministre de l’État hébreu " a souligné l’importance des frappes ordonnées par le président Biden en Syrie ".

L’armée américaine a annoncé jeudi dernier avoir mené dans l’est de la Syrie une opération destinée à dissuader les groupes armés soutenus par l’Iran de continuer à s’attaquer à ses bases dans la région.

Des journaux iraniens avec, à la Une, une réunion entre le négociateur en chef iranien et le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. (AFP)

Lors de l’entretien, Joe Biden, qui avait été reçu avec chaleur en Israël en juillet, a " souligné l’engagement des États-Unis à ne jamais permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. "

Washington assure que l’Iran a fait des concessions cruciales, et aurait en particulier abandonné sa demande visant à bloquer certaines inspections de l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Ce sujet des inspections reste toutefois ultrasensible de part et d’autre.

Téhéran a ainsi récemment demandé la clôture d’une enquête de l’AIEA concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, ce que le patron de l’Agence, Rafael Grossi, refuse.

Le gendarme onusien du nucléaire avait lui déploré l’absence de réponses " crédibles " de Téhéran par rapport à ces traces.

Avec AFP