A la surprise générale, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, ce vendredi, en marge de l’assemblée générale de l’ONU à New York.  Il a indique que " la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays devaient être respectées ".

Une rencontre surprise qui pourrait agacer Moscou: le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu vendredi avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, l’assurant que Pékin appelait à respecter " l’intégrité territoriale de tous les pays ".

Les deux hommes se sont rencontrés en marge de l’assemblée générale de l’ONU à New York. Il s’agit de leur première rencontre publique en face-à-face depuis le début de l’intervention militaire russe en Ukraine fin février.

Les préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité doivent être prises au sérieux ", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi (AFP)

 

Cet entretien intervient au moment où des référendums d’annexion par la Russie ont débuté vendredi dans des régions d’Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou.

Ces scrutins, qualifiés de " simulacres " par Kiev et les Occidentaux, marquent une nette escalade du conflit.

" Le président Xi Jinping a souligné que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays devaient être respectées ", a indiqué vendredi Wang Yi à son homologue ukrainien, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

" Les préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité doivent être prises au sérieux ", a également déclaré M. Wang, dans une apparente référence aux inquiétudes russes vis-à-vis de l’expansion de l’Otan.

Des propos similaires avaient déjà été tenus par les porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Mais c’est la première fois qu’ils sont prononcés de vive voix face à un haut responsable ukrainien.

Une première depuis février

Wang Yi et Dmytro Kouleba s’étaient parlés au téléphone, notamment en mars et avril, mais ne s’étaient pas encore rencontrés depuis février.

Cet entretien pourrait être un signe que la Chine, officiellement neutre mais parfois accusée par les Occidentaux d’être trop conciliante avec la Russie, semble vouloir davantage équilibrer sa position.

" Mon homologue a réaffirmé le respect de la Chine pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ", s’est félicité sur Twitter, Dmytro Kouleba (AFP)

 

Wang Yi avait déjà rencontré cette semaine à New York le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

" La Chine s’est toujours engagée à promouvoir des pourparlers de paix, sans jamais rester les bras croisés, jeter de l’huile sur le feu ou profiter de la situation pour en tirer un bénéfice personnel ", a encore déclaré vendredi Wang Yi à son homologue.

A l’issue de la rencontre, le compte Twitter de Dmytro Kouleba a publié la photo d’une poignée de main entre les deux hommes, sur fond de drapeaux chinois et ukrainien.

" Mon homologue a réaffirmé le respect de la Chine pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi que son rejet du recours à la force comme moyen de résoudre les différends ", s’est-il félicité dans son tweet.

Appel au " cessez-le-feu "

La Chine et la Russie se sont rapprochés au cours des dernières années, intensifiant leurs relations pour faire contrepoids aux États-Unis.

Pékin n’a ni appuyé, ni critiqué ouvertement l’invasion russe. Mais la diplomatie chinoise a exprimé plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.

La Chine a toutefois réitéré cette semaine son appel à un " cessez-le-feu " en Ukraine.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait déjà rencontré cette semaine à New York son homologue russe Sergueï Lavrov (AFP)

 

La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés en Ouzbékistan lors d’un sommet régional.

S’il avait salué la " position équilibrée " de M. Xi sur l’Ukraine, le chef de l’Etat russe a aussi dit " comprendre (ses) questions et (ses) inquiétudes " à ce sujet.

Une déclaration qui semblait sous-entendre un certain agacement de Pékin, inédit depuis le début de l’intervention militaire russe en février.

Avec AFP