Alors qu’en Iran la colère déclenchée par le décès de Mahsa Amini ne faiblit pas, Joe Biden a fait savoir lundi que les États-Unis infligeront de " nouvelles sanctions aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques ". De son côté, Ali Khamenei a accusé l’Amérique et Israël d’être derrière le mouvement de contestation.
Le président américain se dit " gravement préoccupé par les informations sur la répression toujours plus violente contre des manifestants en Iran, y compris des étudiants et des femmes " et promet: " Les Etats-Unis sont aux côtés des femmes iraniennes et de tous les citoyens iraniens dont le courage est une inspiration pour le monde. "
Les Etats-Unis sont " alarmés et révoltés " par la répression exercée par les autorités iraniennes contre des manifestations étudiantes, avait auparavant dit la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
De violents incidents se sont ainsi produits dans la nuit de dimanche à lundi dans l’Université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d’Iran, où la police anti-émeute a tiré des billes d’acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui protestaient, selon l’agence de presse iranienne Mehr.
" La manière dont le gouvernement iranien traite les femmes et cette violente répression de manifestations pacifiques (…) sont justement le genre de comportements qui poussent les jeunes Iraniens talentueux à quitter leur pays par milliers en quête de dignité et de perspectives ", a encore dit la porte-parole de Joe Biden.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé lundi les ennemis jurés que sont les Etats-Unis et Israël d’avoir fomenté ce mouvement de contestation antigouvernemental.
Selon l’ayatollah Khamenei, ces manifestations ne sont pas dirigées contre le port obligatoire du voile, mais contre " l’indépendance " de l’Iran. " Beaucoup de femmes en Iran ne portent pas parfaitement le voile et sont de ferventes partisanes de la République islamique " , a-t-il écrit sur Twitter. " Les Etats-Unis ne peuvent pas tolérer un Iran fort et indépendant. "
Poursuivre les négociations sur le nucléaire
Karine Jean-Pierre a toutefois estimé que les Etats-Unis pouvaient d’une part condamner cette répression, et de l’autre poursuivre les négociations pour tenter de ressusciter l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.
Cet accord est " la meilleure manière selon nous d’aborder le problème nucléaire ", a-t-elle assuré. " Tant que nous estimerons que poursuivre (ces) discussions est dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis, nous le ferons. "
" Au plus fort de la Guerre froide, quand le président Reagan appelait l’Union soviétique +l’empire du mal+, il menait également des négociations de contrôle des armements " avec les Russes, a-t-elle justifié.
Washington avait déjà annoncé le 22 septembre une salve de sanctions visant la police des moeurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité.
Avec AFP