Alors qu’en Iran la colère déclenchée par le décès de Mahsa Amini ne faiblit pas, Joe Biden a fait savoir lundi que les États-Unis infligeront de " nouvelles sanctions aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques ". De son côté, Ali Khamenei a accusé l’Amérique et Israël d’être derrière le mouvement de contestation.

 " Nous sommes alarmés et révoltés par les informations sur la manière dont les forces de l’ordre répondent par la violence et avec des arrestations massives à des manifestations pacifiques d’étudiants " , a déclaré Joe Biden aux journalistes voyageant avec lui  vers Porto Rico.

 

Le président américain se dit " gravement préoccupé par les informations sur la répression toujours plus violente contre des manifestants en Iran, y compris des étudiants et des femmes " et promet: " Les Etats-Unis sont aux côtés des femmes iraniennes et de tous les citoyens iraniens dont le courage est une inspiration pour le monde. "

Les Etats-Unis sont " alarmés et révoltés " par la répression exercée par les autorités iraniennes contre des manifestations étudiantes, avait auparavant dit la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.

De violents incidents se sont ainsi produits dans la nuit de dimanche à lundi dans l’Université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d’Iran, où la police anti-émeute a tiré des billes d’acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui protestaient, selon l’agence de presse iranienne Mehr.

Le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, accuse les Etats-Unis, Israël et leurs " agents " d’avoir fomenté le mouvement de contestation antigouvernemental déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini à Téhéran.

 

" La manière dont le gouvernement iranien traite les femmes et cette violente répression de manifestations pacifiques (…) sont justement le genre de comportements qui poussent les jeunes Iraniens talentueux à quitter leur pays par milliers en quête de dignité et de perspectives ", a encore dit la porte-parole de Joe Biden.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé lundi les ennemis jurés que sont les Etats-Unis et Israël d’avoir fomenté ce mouvement de contestation antigouvernemental.

Selon l’ayatollah Khamenei, ces manifestations ne sont pas dirigées contre le port obligatoire du voile, mais contre  " l’indépendance  " de l’Iran.   " Beaucoup de femmes en Iran ne portent pas parfaitement le voile et sont de ferventes partisanes de la République islamique " , a-t-il écrit sur Twitter.  " Les Etats-Unis ne peuvent pas tolérer un Iran fort et indépendant.  "

Des foules rassemblées devant l’université Sharif de Téhéran.
Poursuivre les négociations sur le nucléaire

Karine Jean-Pierre a toutefois estimé que les Etats-Unis pouvaient d’une part condamner cette répression, et de l’autre poursuivre les négociations pour tenter de ressusciter l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.

Cet accord est " la meilleure manière selon nous d’aborder le problème nucléaire ", a-t-elle assuré. " Tant que nous estimerons que poursuivre (ces) discussions est dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis, nous le ferons. "

" Au plus fort de la Guerre froide, quand le président Reagan appelait l’Union soviétique +l’empire du mal+, il menait également des négociations de contrôle des armements " avec les Russes, a-t-elle justifié.

Washington avait déjà annoncé le 22 septembre une salve de sanctions visant la police des moeurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité.

Avec AFP