Les avocats du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane affirme que ses nouvelles fonctions de Premier ministre lui permettent de bénéficier d’une immunité contre des poursuites engagées devant les tribunaux américains, selon des documents vus par l’AFP.

Le prince Mohammed, surnommé MBS, omniprésent dans les institutions les plus importantes de son pays, a été nommé Premier ministre par décret royal la semaine dernière, des critiques du pouvoir saoudien estimant qu’il cherche à éviter des procès à l’étranger. Le décret royal " ne laisse aucun doute sur le fait que le prince héritier a droit à une immunité en raison de son statut ", ont déclaré ses avocats dans un document déposé lundi dans le cadre d’une procédure engagée en 2020 par Hatice Cengiz, la fiancée du journaliste assassiné Jamal Khashoggi.

Ce proche du régime saoudien, devenu l’un de ses plus fervents critiques, a été tué et décapité dans le consulat saoudien à Istanbul en 2018, provoquant un émoi mondial et une mise à l’index du prince Mohammed, accusé par les service de renseignements américains d’avoir approuvé le meurtre. Les autorités saoudiennes ont toujours nié l’implication du prince dans cet assassinat.

 

Le journaliste Jamal Khashoggi a été tué et décapité dans le consulat saoudien à Istanbul en 2018, provoquant un émoi mondial et une mise à l’index du prince Mohammed, accusé par les service de renseignements américains d’avoir approuvé le meurtre. (AFP)

 

Le cas Aljabri

L’administration américaine de Joe Biden n’a pas encore fait savoir si elle pensait que MBS pouvait bénéficier de l’immunité. La justice lui avait donné jusqu’au 3 octobre pour donner sa position sur la question. Vendredi, invoquant les nouvelles fonctions du prince Mohammed, l’administration a demandé un délai supplémentaire. Il a été fixé au 17 novembre.

MBS est par ailleurs cité dans une plainte déposée par Saad Aljabri, un ancien haut responsable des services de renseignement saoudiens, tombé en disgrâce depuis l’ascension du prince héritier en 2017. M. Aljabri, qui vit en exil au Canada, accuse MBS d’avoir essayé, en vain, de l’attirer en Arabie saoudite puis, d’avoir " dépêché un groupe de tueurs à gages " pour l’assassiner sur le sol canadien, la plupart des assaillants supposés ayant été toutefois refoulés à la frontière. Vendredi, un juge a accepté une demande de rejet de l’affaire, déclarant que son tribunal n’était pas compétent pour la quasi-totalité des personnes dénoncées par M. Aljabri, dont le prince Mohammed.

Avec AFP

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