Les forces de sécurité iraniennes ont visé dans la nuit de vendredi à samedi un hôpital et un dortoir universitaire dans l’ouest du pays, ont rapporté des militants, alors que le mouvement de protestation en Iran est entré dans sa septième semaine.
Au slogan initial de " femmes, vie, liberté " se sont ajoutés, au fil de manifestations pourtant durement réprimées, des mots d’ordre ouvertement dirigés contre la République islamique fondée en 1979.
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„Freunde, Hilfe!“, ruft der Student, der gestern Nacht aus Studentenwohnheim Sadaf in Ahvaz mit weiteren Kommilitonen von Sicherheitskräften der IR #Iran weggebracht wird. Zuvor gab es hier Proteste gegen das Regime. Sicherheitskräfte dürfen das Gelände eigentlich nicht betreten. pic.twitter.com/DhgifoHFqv
— Natalie Amiri (@NatalieAmiri) October 29, 2022
" Aidez-moi les amis! " crie l’étudiant qui a été emmené par les forces de sécurité iraniennes dans la nuit de vendredi à samedi du dortoir de Sadaf à Ahvaz avec d’autres étudiants lors des manifestations.
" Mort au dictateur ", ont scandé samedi des manifestants lors d’une cérémonie marquant la fin du deuil traditionnel de 40 jours d’un des leurs à Divandarreh, dans la province du Kurdistan d’où est originaire Mahsa Amini.
The government forces opened fire at the students at Kurdistan University of Medical Science.
Several students injured. One of them was shot at head, his condition is critical.Sanandaj, October 29, 2022#MahsaAmini#Kurdistan#ZhinaAmini pic.twitter.com/MXPUo34iWQ
— Hengaw Organization for Human Rights (@Hengaw_English) October 29, 2022
Mohsen Mohammadi, 28 ans, est décédé le 19 septembre après avoir été atteint d’une balle tirée par des forces anti-émeutes lors d’une manifestation organisée la veille à Divandarreh, ont affirmé des groupes de défense des droits humains. Il est mort après son arrivée à l’hôpital Kowsar à Sanandaj, la capitale du Kurdistan iranien.
Government forces opened fire at 22 golan dormitories (male department) of the Kurdistan University of Medical Science in Sanandaj.
several students injured.
Friday night, October 28#ZhinaAmini#Kurdistanpic.twitter.com/Iqbg8hWW4T
— Hengaw Organization for Human Rights (@Hengaw_English) October 29, 2022
هزاران نفر از دانشجویان دانشگاه علوم پزشکی #کوردستان: امسال سال خونه، سید علی سرنگونه#کردستان#زن_زندگی_آزادی #اعتصابات_سراسری #مهسا_امینی#Mahsa_Amini #MahsaAmini #IranRevolution2022 #IranRevolution pic.twitter.com/1O5rSeOnl9
— Iran protests 2022, Mahsa amini ,اخبار اعتراضات (@botinkurdistany) October 29, 2022
Vendredi soir, les forces de sécurité ont tiré contre des dizaines de manifestants rassemblés devant ce même hôpital pour " protéger " un protestataire blessé, menacé de détention par les autorités, a indiqué le groupe de défense des droits humains Hengaw sur Twitter.
Doctors are urgently needed in the whole world, but in Iran the police shoots at medical students, who just participate peacefully in a protest.
Be their voice. #KurdistanProtests #كردستان #IranRevoIution #Oplran #MahsaAmini #نیکاشاکرمی #مهسا_امینی pic.twitter.com/782DwL1Hvr— Anonymous Announcement (@AnonymousAnnou3) October 29, 2022
" Les forces de la répression ont ouvert le feu contre les personnes rassemblées devant l’hôpital Kowsar pour protéger Ashkan Mrwati ", a écrit le groupe basé en Norvège.
" Ces forces tentent d’arrêter Ashkan Mrwati qui est blessé ", a ajouté Hengaw, publiant une photo du manifestant allongé sur une civière.
#Mahabad 32 Year Young lady shot dead by #Khamanei forces. Second picture is Her innocent little daughter Crying over her mothers grave .
By what sin Did you kill her khamenei ?
What is the fault of this little girl khamenei?
What is the future of this little girl khamenei?#Iran pic.twitter.com/JRRd3tQBz2— EyE (@EyE15920006) October 29, 2022
Selon la même source, les forces de sécurité ont ensuite " tiré contre un dortoir pour étudiants en médecine ", non loin de l’hôpital Kowsar.
#Iran: IRGC Basij militiamen attacking protesters at the Tehran Science and Research university today. Protests are occurring today in universities throughout Iran, including in Tehran, Mashhad, Khorramabad and Sanandaj.
(via @borzou) pic.twitter.com/Axp9nIC6BP
— POPULAR FRONT (@PopularFront_) October 29, 2022
Une vidéo publiée en ligne, vérifiée par l’AFP, montre des dizaines de policiers arriver à bord de motocycles avant d’ouvrir le feu contre la résidence universitaire de l’Université des sciences médicales du Kurdistan.
#مهسا_امینی #OpIran #PS752Justice pic.twitter.com/wKAjSiESzX
— The Wall (@iran_wall) October 29, 2022
Plusieurs universitaires ont manifesté samedi dans différentes villes en Iran, dont la capitale Téhéran, Kerman (sud-est) et Kermanshah (nord-ouest), selon des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux.
Selon Hengwa, les forces de sécurité ont tiré contre une manifestation d’étudiantes à Kermanshah, affirmant que deux d’entre elles se trouvent dans un état critique.
La répression des protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini a fait au moins 160 morts, dont une vingtaine d’enfants, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.
Par ailleurs, 93 personnes ont été tuées dans des manifestations distinctes dans la ville de Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), déclenchées le 30 septembre après le viol d’une jeune fille imputé à un policier, d’après l’IHR.
Vendredi, des manifestants à Zahedan ont essuyé des tirs à l’arme automatique après la prière hebdomadaire du vendredi, selon l’ONG Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux Etats-Unis.
Au moins 20 membres des forces de sécurité ont été tués lors des manifestations contre la mort de Mahsa Amini, et huit autres lors des protestations à Zahedan, selon un bilan compilé par l’AFP.
Vendredi, le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a exhorté l’ONU à " accroître la pression diplomatique sur l’Iran et à mettre en place un mécanisme d’enquête pour juger les responsables " de la répression. " Le risque d’un massacre est réel et l’ONU doit faire en sorte que cela ne se produise pas. "
این داستان ادامه دارد…😙#مهسا_امینی #و #OpIran https://t.co/xrbvfxsFCb pic.twitter.com/l3ucuYdwlI
— close🫦 (@small_iran) October 29, 2022
دانشگاه آزاد واحد علوم و تحقیقات تهران- تجمع اعتراضی امروز با حضور پر تعداد دانشجویان ادامه دارد.
شنبه، هفتم آبان ماه ۱۴۰۱#مهسا_امینی #IranRevolution #Oplran pic.twitter.com/FgudAow29W— Iran Human Rights (IHR NGO) (@IHRights) October 29, 2022
Les dirigeants iraniens quant à eux ont continué de pointer du doigt les " ennemis " de l’Iran.
Dans un communiqué conjoint, le ministère des Renseignements et les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont accusé vendredi la CIA, l’agence de renseignement américaine, et ses " alliés de Grande-Bretagne, d’Israël et de l’Arabie saoudite " de " comploter " contre la République islamique.

Samedi, à Chiraz (sud), lors des funérailles des 15 victimes de l’attentat de mercredi revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique contre un sanctuaire chiite, une foule a scandé des slogans contre les " émeutes ", en allusion aux manifestations déclenchées après la mort de Mahsa Amini.

Avec AFP