Une révolution des femmes contre les Gardiens de la Révolution.
La " révolution du voile " contre le régime des mollahs entre dans sa septième semaine, malgré la récente menace des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. D’après des ONG des droits de l’homme, la répression des manifestations a fait au moins 160 morts. Ceci n’a pas empêché la foule de scander: " Chaque mort est suivi par un millier de personnes! ", lors de l’enterrement d’un manifestant. Sur les réseaux sociaux, des slogans, des images et des vidéos dévoilent la rage de vivre, en liberté, de millions d’Iraniennes.
Je parle souvent difficilement de ce type de problème, mais je pense que les femmes iraniennes ont besoin d’être soutenues…#IranProtests2022 pic.twitter.com/maajyNimhJ
— seiitaishōgun Wabo (@WaboYannick) October 29, 2022
Parmida Mehdipour, une habitante d’Ahvaz de 19 ans, a été kidnappée par les agents de la République islamique il y a environ une semaine. Sa famille et ses amis ignorent où Parmida se trouve et n’ont aucune nouvelle d’elle.#Iran#MahsaAmini #مهسا_امینی #NousSommesLeursVoix 🗣 pic.twitter.com/Yr9bbQJHJ1
— Anton Struve 🏳 (@AntonStruve) October 30, 2022
RT svp #IranProtests2022 #IranRevolution2022 pic.twitter.com/FTtyTAioC3
— Mazette69 (@mazette3469) October 30, 2022
De nouvelles manifestations ont eu lieu dimanche en Iran, malgré une mise en garde des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, un mois et demi après le début de la vague de contestation déclenchée par la mort de Mahsa Amini.
#Fereshteh_Ahmadi was just 32 years old was shot in the chest on the rooftop of their house in Mahabad. She was the mother of two children. This little angel will now grow up without a mother.
خونی که خرخره شما و تبارتان را خواهد گرفت#مهسا_امینی#MahsaAmini#فرشته_احمدی pic.twitter.com/9smm2PWjsn— Ahmad Batebi (@radiojibi) October 30, 2022
Cette vidéo devenue virale montre une scène accablante. Celle d’une fillette pleurant sur la tombe de sa maman, tuée par balle sur le toit de sa maison. Fereshteh Ahmadi, 32 ans, était mère de deux enfants.
Des étudiants se sont rassemblés samedi soir et dimanche dans plusieurs villes iraniennes, mettant au défi le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, qui a lancé samedi une mise en garde aux manifestants: " Ne descendez plus dans la rue ".
Dimanche, les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré sur des étudiants à Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan d’où était originaire Mahsa Amini.
Une vidéo publiée en ligne par le groupe de défense des droits humains Hengaw montre une épaisse fumée blanche se dégager d’une école technique, des étudiants criant " Liberté, liberté ".
Sur une autre vidéo publiée sur Twitter par le groupe basé en Norvège, on voit une fillette blessée au bras par des plombs. Des coups de feu ont été entendus lors d’une manifestation à l’Université du Kurdistan, selon Hengaw. L’AFP n’a pas pu authentifier ces images dans l’immédiat.
The 12-year-old girl was shot by the oppressive forces.
This child’s body has at least 60 shotgun pellets in it.Sanandaj, October 30, 2022#ZhinaAmini#MahsaAmini pic.twitter.com/ZZCcrgCnsN
— Hengaw Organization for Human Rights (@Hengaw_English) October 30, 2022
Des manifestations ont par ailleurs eu lieu ce weekend sur les campus de Téhéran, de Kerman (sud-est), de Kermanshah (nord-ouest), Mazandaran (nord) et Machhad, la deuxième ville d’Iran, selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.
Selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, des protestations ont été organisées samedi dans plus de 50 universités et établissements d’enseignement supérieur à travers le pays.
Téhéran aujourd’hui affrontement entre étudiants et la milice bassidj (avec drapeau et batons en mains). l’un des agents armés (en bège) tire avec une arme Dimanche 30oct Jour 45 de #IranRevolution #Iran #IranProtests2022 #IranRevolution2022 pic.twitter.com/wUDJPPTVet
— Afchine Alavi (@afchine_alavi) October 30, 2022
" Chaque mort est suivi par un millier de personnes! ", ont scandé des protestataires lors des funérailles d’un manifestant samedi à Arak, au sud-ouest de la capitale, selon des images diffusées par le média en ligne 1500tasvir. Ce média affirme que le rassemblement a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes.
La répression des manifestations à travers l’Iran a fait au moins 160 morts, dont une vingtaine d’enfants, selon un bilan établi vendredi par l’IHR.
Par ailleurs, 93 personnes ont été tuées dans des manifestations à Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), déclenchées le 30 septembre après le viol d’une jeune fille imputé à un policier, d’après l’IHR.
سنندج
فراری دادن نیروهای سرکوبگر#سنندج pic.twitter.com/Yj5H7l5dHd— Rafiq Hosein Panahi (@PanahiRafiq) October 30, 2022
A Saghez, la ville natale de Mahsa Amini au Kurdistan, des policiers en civil ont " attaqué un collège et ont kidnappé des étudiants " qui manifestaient, a rapporté Hengaw.
Selon l’IHR, des milliers de personnes ont été arrêtées en Iran depuis le début de la répression, dont des journalistes, des étudiants, des avocats et plus de 500 militants de la société civile.
Dimanche, plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont signé un communiqué critiquant l’arrestation de leurs collègues, ont rapporté des médias locaux.
Les Iraniens ne tolèrent plus les affiches à la gloire du régime, de son dictateur Ali Khameneï ou de son terroriste Qassem Soelimani, les pancartes sont détruites par les courageux manifestants Dimanche 30oct Jour 45 de #IranRevolution #Iran #IranProtests2022 #IranRevolution2022 pic.twitter.com/6hbxfdcsyY
— Afchine Alavi (@afchine_alavi) October 30, 2022
Le quotidien réformateur Sazandegi a annoncé que " plus de 20 journalistes sont toujours en détention ", notamment dans la capitale, alors que l’Association des journalistes de Téhéran a rejeté comme " illégale " et " en conflit avec la liberté " de la presse " l’approche sécuritaire " des autorités.
Les dirigeants iraniens continuent de pointer du doigt les " ennemis " de l’Iran, notamment les Etats-Unis et Israël, et accusent des journalistes d’avoir été " formés " dans le but de renverser le régime.
چند روز پیش ماموران وزارت اطلاعات جمهوری اسلامی برادر #یحیی_رحیمی را نیز جلوی چشم مادرش بقتل رساندند چون زیر بار اعتراف اجباری نرفتند.
یحیی راننده پرایدی بود که در جریان اعتراضات در خیابان ششم بهمن #سنندج (بدلیل بوق زدن) بقتل رسید.
خانواده رحیمی در بایکوت خبری هستند.#مهسا_امینی pic.twitter.com/KQzSSSkrZ1— Afsheen Nariman (@Afsheenn) October 21, 2022
Selon les médias locaux, les services de sécurité ont publié vendredi un rapport faisant référence à la journaliste Elaheh Mohammadi du quotidien Sazandegi et à la photographe Niloufar Hamedi du journal Shargh, qui avaient contribué à rendre publique l’affaire de Mahsa Amini et sont détenues depuis des semaines.
Des manifestations de solidarité avec le mouvement de contestation en Iran sont régulièrement organisées dans plusieurs pays.
A Ottawa, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a défilé samedi pour soutenir " les femmes en Iran ". Et à Berlin, trois hommes ont été blessés quand des assaillants masqués ont attaqué dimanche des manifestants pro-démocratie près de l’ambassade iranienne.
Avec AFP