Même si les Talibans affirment le contraire, la sécurité continue d’être mise à mal en Afghanistan. Nouvelle preuve en date, une forte explosion et des coups de feu ont été entendus mercredi près d’un hôtel très fréquenté des hommes d’affaires chinois.

Une bruyante explosion et des tirs d’armes à feu ont été entendus lundi après-midi dans la capitale afghane, près d’une maison d’hôtes prisée par les visiteurs d’affaires chinois, sans que l’on sache pour l’instant s’il y a des victimes.

" C’était une explosion très forte et ensuite il y avait beaucoup de coups de feu ", a déclaré un témoin à l’AFP. Des médias locaux ont également rapporté des informations similaires.

Les responsables de la sécurité n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter l’explosion qui s’est produite dans le quartier à Shahr-e-naw, l’une des principales zones commerciales de la capitale.

Une épaisse colonne de fumée était visible sur le lieu de l’explosion. (AFP)

 

Ce quartier abrite l’hôtel Longan de Kaboul, un complexe à plusieurs étages très prisé des hommes d’affaires chinois qui sont de plus en plus nombreux à se rendre en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir.

Pékin n’a pas reconnu officiellement le gouvernement taliban, mais la Chine, qui partage 76 km de frontière avec l’Afghanistan, est l’un des rares pays à y avoir maintenu une présence diplomatique.

Pékin craint depuis longtemps que l’Afghanistan devienne un point de chute pour des séparatistes de la minorité ouïghoure venant de la très sensible région chinoise frontalière du Xinjiang.

Les talibans ont promis que l’Afghanistan ne serait pas utilisé comme base pour les militants ouïgours. En échange, la Chine leur a offert un soutien économique et des investissements pour la reconstruction du pays.

Le maintien de la stabilité en Afghanistan, après 20 ans de guerre avec les Américains et les forces de l’Otan, est la principale préoccupation de Pékin, qui cherche à sécuriser ses frontières et ses investissements stratégiques au Pakistan, leur voisin commun.

Les talibans comptent également sur la Chine pour transformer l’un des plus grands gisements de cuivre du monde en usine minière. Une exploitation qui serait précieuse pour redresser le pays, à court d’argent et frappé par les sanctions économiques internationales.

 

Bien qu’elle détienne les droits sur de grands projets en Afghanistan, notamment la mine de cuivre de Mes Aynak, dans la province du Logar (est), la Chine n’a fait avancer aucun de ces projets.

Les talibans affirment avoir amélioré la sécurité dans le pays depuis leur retour au pouvoir en août 2021, mais de nombreux attentats à la bombe ont été perpétrés ces derniers mois, généralement revendiqués par la section locale du groupe jihadiste Etat islamique (EI-K).

Ce n’est pas la première fois que des étrangers sont visés. Le 2 décembre, un agent de sécurité avait été blessé par des coups de feu tirés sur l’ambassade du Pakistan à Kaboul. Le groupe État islamique avait revendiqué l’attaque, confirmant avoir visé le chef de mission.

Deux employés de l’ambassade russe à Kaboul et quatre Afghans avaient également été tués le 5 septembre aux abords du bâtiment, dans un attentat-suicide revendiqué là aussi par l’EI-K. Il s’agissait alors de la première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour au pouvoir des islamistes.

Avec AFP