Alors que des militants azéris bloquent le corridor de Latchine, essentiel pour assurer le ravitaillement du Nagorno-Karabakh, l’armée russe semble impuissante à garantir la libre circulation dans cette région. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déploré mardi l’inaction de Moscou, alors que la Russie est censée assurer le maintien du statu-quo entre les deux pays. 

Moscou considère le Caucase comme son pré carré, mais est accaparé par son offensive contre l’Ukraine. (AFP)

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déploré mardi auprès de Vladimir Poutine l’incapacité des militaires russes déployés au Nagorny Karabakh de garantir la libre circulation dans cette région que se disputent Erevan et Bakou.

Erevan accuse des militants azerbaïdjanais de bloquer depuis mi-décembre une route vitale qui relie l’Arménie aux territoires contrôlés par des séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh, une région montagneuse qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan au début des années 1990 et où des habitants disent redouter désormais une crise humanitaire.

Ce blocage, mis en œuvre par quelques dizaines de personnes se présentant comme des militants écologistes, a lieu malgré la présence d’une force de maintien de la paix russe déployée après un accord de cessez-le-feu qui a mis fin à une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 2020.

La route bloquée, le corridor de Latchine, " devrait être sous le contrôle des soldats de la paix russes et la République d’Azerbaïdjan a garanti la libre circulation des passagers et des marchandises " sur cet axe, a déclaré M. Pachinian lors d’une rencontre avec M. Poutine en marge d’un sommet réunissant les dirigeants de pays issus du bloc soviétique à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie.

 

Mais " il apparaît que le corridor de Latchine n’est pas sous le contrôle des soldats de la paix russes. Et, bien entendu, j’aimerais discuter de cette situation et des options qui existent ", a-t-il ajouté au début de cet entretien retransmis à la télévision russe.

De son côté, Vladimir Poutine a promis à M. Pachinian une " discussion détaillée " au sujet du Nagorny Karabakh.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev était également présent au sommet de Saint-Pétersbourg, mais aucune rencontre publique avec M. Pachinian n’a été annoncée.

Erevan accuse des militants azerbaïdjanais de bloquer depuis mi-décembre une route vitale qui relie l’Arménie aux territoires contrôlés par des séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh (AFP)

" Nous avons réussi à parler tous les trois " lundi, a déclaré M. Poutine, sans toutefois indiquer clairement si MM. Pachinian et Aliev s’étaient entretenus directement ou si le dirigeant russe avait eu des discussions séparées avec chacun d’eux.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés au début des années 1990 pour contrôler le Nagorny Karabakh, une guerre qui a fait 30.000 morts et s’est soldée par une victoire arménienne.

Mais Bakou a pris sa revanche lors d’une seconde guerre qui a coûté la vie à 6.500 personnes à l’automne 2020 et lui a permis de reprendre de nombreux territoires.

Moscou considère le Caucase comme son pré carré, mais est accaparé par son offensive contre l’Ukraine.

Avec AFP