Plus de 100 jours après la mort de Mahsa Amini et après la mort de centaines de personnes dans les manifestations qui ont suivi, les autorités iraniennes recommencent à surveiller le port du hijab, notamment dans les voitures via le programme Nazer-1 (" surveillance " en farsi). La police aurait en effet noté de nombreux " non-respects " du port du voile dans des véhicules et souhaite désormais y " remédier ".

 

La police iranienne recommence à surveiller le port du hijab par les femmes dans les voitures, ont rapporté lundi les médias locaux, plus de 100 jours après la mort en détention de la jeune Iranienne Mahsa Amini, qui a suscité des troubles dans tout le pays.

L’Iran est secoué par des troubles depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, à la suite de son arrestation pour violation présumée du code vestimentaire strict des femmes.

" La police a commencé la nouvelle étape du programme Nazer-1 (" surveillance " en persan, NDLR) à travers le pays ", a souligné à l’agence de presse Fars un " haut responsable " de la police.

" Il convient de mentionner que le Nazer-1 porte sur l’absence de hijab dans les voitures ", avec l’envoi par la police d’un texto au contrevenant, a-t-il expliqué.

Selon l’agence, ce message sera le suivant: " L’absence du voile a été observée dans votre voiture. Il est nécessaire de respecter les normes de la société et de veiller à ne pas répéter cet acte " du retrait du voile.

Les autorités iraniennes affirment avoir notifié de nombreux non-respects du port du voile depuis le début des manifestations (AFP)

 

En revanche, la menace présente dans une première version du message stipulant que " si cette action se répète, des suites légales et judiciaires (vous) seront appliquées ", a été supprimée.

Le programme Nazer a été lancé par la police en 2020.

Après la mobilisation ayant suivi la mort d’Amini, la police des mœurs –qui avait arrêté la jeune femme en septembre– a cessé d’arrêter les femmes marchant tête nue dans les rues et de les conduire au poste de police.

Début décembre, le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri avait déclaré que les unités de la police des mœurs –-connues sous le nom de Gasht-e Ershad (" patrouille d’orientation ")-– avaient été abolies. Mais les militants restent sceptiques quant à cette déclaration, qui semble être une réponse impromptue à une question posée lors d’une conférence plutôt qu’une annonce claire provenant du ministère de l’Intérieur.

Avec AFP