Deux Iraniens condamnés à mort pour avoir participé aux manifestations qui secouent leur pays depuis la mort de Mahsa Amini risque d’être prochainement exécutés. Tous deux ont moins de 20 ans.

 

Deux Iraniens de moins de 20 ans risquent d’être exécutés dans leur pays après avoir été condamnés à mort pour leur implication dans les manifestations déclenchées par le décès en détention d’une jeune Kurde, indique lundi une ONG basée à l’étranger.

L’Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Les autorités, qui dénoncent des " émeutes orchestrées par des pays étrangers et des groupes d’opposition ", ont arrêté des milliers de personnes, parmi lesquelles 11 ont été condamnées à mort.

Deux hommes ont déjà été pendus, après avoir été jugés coupables d’avoir tué ou blessé des membres des forces de sécurité ou des paramilitaires dans les manifestations.

Mehdi Mohammadifard, un manifestant de 18 ans, a été condamné à mort pour avoir mis le feu à un kiosque de la police de la circulation dans la ville de Nowshahr (ouest), a indiqué à l’AFP Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.

Deux manifestants ont déjà été exécutés par les autorités (AFP)

 

Un tribunal révolutionnaire l’a reconnu coupable de " corruption sur terre " et d’être un " ennemi de Dieu " (" mohareb " en persan), selon lui. La double accusation lui a valu d’être condamné deux fois à mort.

Selon le directeur d’IHR Mahmood Amiry-Moghaddam, M. Mohammadifard semble être la personne la plus jeune à être condamnée à mort en lien avec les manifestations.

Dans le même temps, l’agence du pouvoir judiciaire Mizan Online a indiqué que la justice avait confirmé la condamnation à mort d’un autre homme impliqué dans les manifestations.

" La condamnation à mort de Mohammad Boroghani a été confirmée le 6 décembre par la Cour suprême ", selon Mizan Online.

M. Boroghani était aussi poursuivi pour " moharebeh " et son procès s’était ouvert le 29 octobre.

Selon Mizan Online, il avait " blessé avec un couteau un garde de sécurité dans l’intention de le tuer ", " semé la terreur au sein des citoyens ", et " incendié le siège du gouvernorat de la ville de Pakdasht " située au sud-est de Téhéran.

Selon IHR, ce condamné est âgé de 19 ans.

" La République islamique, qui n’a pas été en mesure de mettre fin aux manifestations après 109 jours, a besoin d’avoir recours à l’intimidation et l’exécution pour assurer sa survie ", a jugé M. Amiry-Moghaddam.

La justice a annoncé avoir condamné 11 personnes à la peine capitale pour leur rôle dans les manifestations. Des militants pensent que ce chiffre est plus élevé.

Trois d’entre eux, dont un rappeur kurde, vont être rejugés sur décision de la Cour suprême.

Avec AFP

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