L’Allemagne a indiqué dimanche soir qu’elle est prête à autoriser la Pologne à livrer des chars Leopard à l’Ukraine, si jamais Varsovie lui transmet une demande en ce sens. 

L’Allemagne ne " s’opposera pas " à la volonté de la Pologne de livrer des chars Leopard à l’Ukraine, qui les réclame avec insistance, si Varsovie en demande l’autorisation, a déclaré dimanche la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, qui a de ce fait accru la pression sur le Chancellier Olaf Scholz afin qu’il tranche la question.

" Si on nous posait la question, nous ne nous y opposerons pas ", a déclaré la ministre du parti des Verts, membre du gouvernement dans le cadre d’une coalition avec les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz et les libéraux. La ministre a tenu des propos en ce sens en réponse à une question sur la possible livraison à Kiev de chars Leopard de fabrication allemande.

" Pour l’instant, la question n’a pas été posée " par la Pologne, tenue de faire une demande officielle à Berlin, a précisé la ministre, interviewée à Paris sur la chaîne française LCI.

Dans un entretien à la télévision allemande ARD, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a affirmé de son côté, quasiment au même moment, que " la décision (…) dépend de beaucoup de facteurs et elle est prise à la Chancellerie ".

Pistorius, social-démocrate comme le chancelier Scholz, n’a pas été interrogé par la journaliste sur les déclarations de Mme Baerbock.

L’annonce de la possible livraison de chars Leopard à l’Ukraine a été faite alors qu’officiels français et allemands étaient réunis pour célébrer les 60 ans de la réconciliation entre leurs pays (AFP)

Le gouvernement allemand est sous pression croissante pour fournir à l’Ukraine des chars lourds Leopard, susceptibles d’avoir un impact significatif sur le champ de bataille, face aux troupes russes.

" J’ai bien compris à quel point ces chars sont importants, nous en sommes pleinement conscients ", a ajouté Mme Baerbock.

La Pologne et la Finlande ont proposé de livrer des Leopard qu’ils possèdent, mais ont besoin de l’agrément officiel de Berlin en vue d’une réexportation.

Or Olaf Scholz a jusqu’à présent refusé de se prononcer sur la question de ces livraisons indirectes, tout comme sur celle de fournir directement des Leopard issus des stocks allemands.

De nouveau interrogé sur la question dimanche à Paris, lors d’une conférence de presse aux côtés d’Emmanuel Macron, le Chancelier s’est montré évasif, répétant la nécessité d’agir en concertation avec les alliés de l’Ukraine sur les questions de livraison d’armes.

Ce n’est pas la première fois que les ministres Verts du gouvernement, en particulier Mme Baerbock, affichent une ligne plus volontariste que le Chancelier sur le sujet du soutien militaire à l’Ukraine.

Plusieurs figures des écologistes ont réclamé avec insistance, ces dernières semaines, qu’Olaf Scholz approuve les livraisons de tanks à Kiev.

Lors d’une réunion vendredi sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, les alliés occidentaux de l’Ukraine ont repoussé toute décision sur ce sujet, suscitant l’irritation de Kiev qui a critiqué leur " indécision ".

Avec AFP