L’Iran a annoncé mardi répondre prochainement aux nouvelles sanctions annoncées par l’Union européenne et la Grande-Bretagne contre les Pasdaran.

L’Iran a annoncé mardi qu’il allait adopter des mesures réciproques en réponse aux nouvelles sanctions décidées la veille par l’Union européenne et la Grande-Bretagne contre les Gardiens de la révolution, à la suite du mouvement de contestation dans le pays.

L’Iran " condamne avec force " ces sanctions et " annoncera prochainement la liste de nouvelles sanctions " qui viseront des personnes ou des entités " violant les droits de l’Homme ou faisant la promotion du terrorisme " en Europe et au Royaume-Uni, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Lors d’une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient ajouté 37 personnes ou entités iraniennes sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains.

 

Le président du Parlement iranien Mohammad Bagher Ghalibaf (à droite) avec le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), Hossein Salami, dans la capitale Téhéran le 21 janvier 2023. Le CGRI a mis en garde l’Union européenne contre toute " erreur " en la classant comme groupe terroriste. (Photo AGENCE DE PRESSE ICANA / AFP)

 

 

 

Ce 4e train de sanctions intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Iran et les Européens, qui accusent Téhéran de réprimer les manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre et de fournir des drones à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.

Quatre commandants du corps des Gardiens de la Révolution (IRGC) et 12 unités militaires de cette force figurent sur la liste de l’UE.

Les Européens ont également sanctionné le ministre iranien des Sports et de la jeunesse Seyed Hamid Sajjadi Hazaveh pour " les pressions exercées sur les athlètes ". Quatre députés et deux directeurs de la radio-télévision iranienne sont également au nombre des personnalités sanctionnées.

" Violations des droits humains "

L’UE a déjà imposé le gel des avoirs, l’interdiction de visa et l’interdiction de recevoir des financements de l’UE à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.

Parallèlement, les Britanniques ont ajouté cinq personnes et deux entités sur leur liste des sanctions, portant leur total à 50 en réponse aux " violations des droits humains " perpétrées par Téhéran, selon la diplomatie britannique.

" Les décisions de l’UE et du gouvernement britannique montrent leur incapacité à comprendre les réalités de l’Iran ", a dénoncé Nasser Kanani, le porte-parole de la diplomatie iranienne.

Selon le ministère, elle illustre aussi leur " frustration " de n’avoir pas réussi à " provoquer l’instabilité en Iran en dépit d’énormes efforts et coûts ".

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations des derniers mois d' "émeutes " encouragées par des pays et organisations hostiles à l’Iran.

 

Un manifestant fait le signe de la victoire lors d’une manifestation pour Mahsa Amini, à Téhéran en septembre 2022. (Photo d’archive  obtenue par l’AFP)

 

 

 

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées pendant les manifestations, et des milliers arrêtées. Quatre hommes ont été exécutés, suscitant un tollé international.

Le 12 décembre, l’Iran avait sanctionné le service de renseignement britannique MI5, des responsables militaires du Royaume-Uni ainsi que des personnalités politiques allemandes en représailles aux précédentes sanctions prises par les parties européennes. Avaient été également sanctionnés le magazine satirique français Charlie Hebdo et le département persan de Radio Free Europe.

 

Avec AFP