L’Ukraine a été la cible d’une nouvelle attaque russe vendredi matin. L’assaut, qui a touché plusieurs sites énergétiques, survient après la tournée européenne du président Zelensky pour réclamer davantage d’armes.

Plusieurs explosions ont notamment été entendues à Kiev, selon des journalistes de l’AFP qui ont vu des traînées blanches dans le ciel, sans doute dues à des missiles de la défense anti-aérienne ukrainienne. Après que les sirènes anti-aériennes ont retenti dans la matinée, des habitants de la capitale sont descendus dans le métro pour s’abriter, les yeux rivés sur leur téléphone portable en quête de plus d’informations.
Depuis octobre dernier et après de multiples revers sur le terrain, Moscou vise fréquemment des sites ukrainiens dits " essentiels ", plongeant des millions d’habitants dans le froid et le noir, en pleine période hivernale.

Pas d’électricité
Rapidement, vendredi, l’opérateur électrique ukrainien Ukrenergo a indiqué que " plusieurs infrastructures à haute tension ont été touchées dans les régions de l’Est, de l’Ouest et du Sud, ce qui a entraîné des pannes de courant dans certaines régions ". Les Russes " ont ciblé les centrales électriques et les installations du système de transmission ", a précisé Ukrenergo dans son communiqué. " Des coupures préventives d’urgence sont mises en place ", a-t-il ajouté, une mesure prise fréquemment lors d’attaques similaires ces derniers mois, pour éviter une surcharge sur le système électrique national.
A Zaporijjia (sud), " une partie de la ville est sans électricité ", a indiqué sur Telegram le secrétaire du conseil municipal, Anatoly Kourtev, qui précise qu' "en une heure, 17 frappes ont été enregistrées dans la ville, (soit) le plus grand nombre depuis le début de l’invasion " russe le 24 février 2022. " Tenons bon ", a-t-il exhorté la population civile.
Dans la région de Kharkiv (nord-est), voisine de la Russie, " des incendies se sont déclarés " à la suite de " frappes de missiles ", a affirmé le gouverneur régional, Oleg Synegoubov. "Certaines zones de la ville (éponyme) restent sans électricité ", a-t-il précisé sur Telegram.

Seuls les Britanniques ont ouvert la porte à de possibles livraisons " à long terme ". " Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui (…) ne sont pas publics ", a toutefois assuré jeudi M. Zelensky, sans donner plus de précisions. Un message rapidement nuancé par son homologue français, Emmanuel Macron, qui a jugé impossible de livrer des avions de combat " dans les semaines qui viennent ".
" Je n’exclus absolument rien ", a ajouté le chef de l’Etat français, mais " ça ne correspond pas aujourd’hui aux besoins " de Kiev. La situation se fait pourtant de plus en plus pressante sur le terrain, où l’armée russe est à l’offensive depuis le début de l’année. Appuyée par le groupe de paramilitaires Wagner, elle continue de pilonner Bakhmout dans le Donbass –ville aujourd’hui entièrement détruite et sans grande importance stratégique–, qu’elle tente de conquérir depuis l’été dernier.
Toujours dans l’est, les troupes de Moscou ont également revendiqué ces derniers jours le " succès " de leurs derniers assauts, notamment autour de Vougledar, au moment aussi où les Russes sont à l’offensive vers Kreminna, plus au nord.
Avec AFP