Plusieurs centaines de Syriens ont manifesté dimanche dans la ville rebelle d’Idleb, au nord-ouest du pays, pour protester contre le récent dégel des relations entre des pays arabes et le pouvoir du président Bachar al-Assad.

Damas a été isolé diplomatiquement avec la répression en 2011 d’un soulèvement populaire ayant dégénéré en guerre sanglante. Mais le tremblement de terre dévastateur du 6 février, qui a fait des milliers de morts en Turquie et en Syrie, a permis au pouvoir de Damas de reprendre contact avec de nombreux pays de la région.

Mi-avril, le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a ainsi effectué une visite inédite à Damas où il a été reçu par le président Assad, consacrant la réconciliation entre la monarchie pétrolière et la Syrie.

Cette visite, la première d’un responsable saoudien en Syrie depuis la guerre, intervient dans le sillage du récent rapprochement inattendu entre Ryad et Téhéran, grand allié du président syrien.

Et ce mois-ci, des diplomates de neuf pays arabes se sont réunis en Arabie saoudite pour discuter d’un éventuel retour au sein de la Ligue arabe de la Syrie (dont elle a été suspendue en 2012), une question qui divise encore au sein de cette organisation.

Idlib, tenue par les rebelles, abrite environ trois millions de personnes, dont près de la moitié ont été déplacées par la guerre. Le conflit syrien a fait environ un demi-million de morts et des millions de réfugiés ou déplacés à l’intérieur de leur pays.

Le président Assad mise sur une pleine normalisation avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer la coûteuse reconstruction de son pays aux infrastructures ravagées.

Roger Barake, avec AFP