L’Arabie saoudite et la Syrie ont annoncé mardi le retour de leurs représentations diplomatiques, après onze ans de rupture de Ryad avec le régime de Damas, isolé en raison de la guerre civile qui a ravagé le pays.

L’Arabie saoudite et la Syrie ont annoncé mardi reprendre les travaux de leurs missions diplomatiques mutuelles à Ryad et à Damas, une décision qui intervient deux jours après la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, annoncée dimanche au Caire.

Dans ce contexte de réchauffement régional, la Turquie commence elle aussi à renouer avec le régime syrien, les ministres des Affaires étrangères des deux pays devant se rencontrer mercredi en Russie, autre puissance très proche de Bachar al-Assad.

Mais à Doha, l’opposition syrienne fulmine. " Les crimes ne peuvent être récompensés par un retour à la table des pays arabes ", a déploré mardi dans un communiqué Bilal Turkia, représentant de l’opposition syrienne au Qatar. Selon lui, le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe donne " un feu vert à plus de brutalité de la part de ce régime dont le comportement ne changera pas ".

Opposé à la normalisation avec Bachar al-Assad, à l’instar des Etats-Unis et des puissances européennes, le Qatar abrite la seule ambassade syrienne gérée par l’opposition.

Pour Washington, la Syrie " ne mérite pas d’être réadmise au sein de la Ligue arabe ". " Notre position est claire: nous n’avons pas l’intention de normaliser les relations avec M. Assad et son régime ", a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken à la presse à Washington.

Même son de cloche pour Londres. Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, s’exprimant aux côtés de M. Blinken, s’est dit " très mal à l’aise " face à la décision de la Ligue arabe: " la brutalité contre le peuple syrien ne peut pas être ignorée. Et le Royaume-Uni ne va certainement pas passer ça sous le tapis ".

Outre l’Arabie saoudite, nombreux autres pays arabes ont fait des pas en direction de Damas, en particulier les Emirats arabes unis, mais aussi l’Egypte, Oman ou encore la Tunisie.

Roger Barake, avec AFP