La situation humanitaire au Soudan continue de se détériorer, alors que les négociations entre les forces militaires et paramilitaires sur l’évacuation de civils n’ont pas avancé. L’ONU a appelé les belligérants a assurer des couloirs humanitaires pour les populations civiles.

De fortes explosions ont secoué mercredi Khartoum, au 26e jour de la guerre pour le pouvoir au Soudan entre militaires et paramilitaires, sans aucune avancée dans les négociations sur des couloirs humanitaires pour évacuer des milliers de personnes vivant dans la peur.

Dans la nuit, d’autres témoins dans différents quartiers de Khartoum ont entendu deux énormes explosions. Plus tard, des Soudanais ont signalé des combats de rue dans le nord de la capitale, qui compte cinq millions d’habitants.

L’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) menés par le général Mohamed Hamdane Daglo ont envoyé samedi des négociateurs à Jeddah, en Arabie saoudite, pour des " discussions préalables " uniquement " techniques " portant sur des couloirs sécurisés pour l’aide humanitaire.

Mais jusqu’ici aucune annonce n’a été faite. Le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, arrivé dimanche à Jeddah, est déjà reparti.

Il a proposé aux deux parties de s’engager à " garantir le passage de l’aide humanitaire " via une déclaration de principe, selon l’ONU.

L’ONU estime à près de 177 000 le nombre de personnes qui se sont réfugiées dans les pays voisins, selon un dernier bilan, tandis que le nombre de déplacés à l’intérieur du Soudan dépasse désormais les 700 000, soit plus du double des 340 000 recensés il y a une semaine.

Ceux qui restent à Khartoum vivent barricadés chez eux. Sans eau ni courant, avec très peu de nourriture et de moins en moins de liquidités, ils survivent sous une chaleur écrasante grâce à des réseaux de solidarité entre voisins et proches.

Face à l’urgence, la communauté internationale appelle les deux généraux à laisser entrer l’aide humanitaire et à permettre aux civils pris sous les feux croisés de se mettre à l’abri.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP