Des frappes aériennes, des explosions et des tirs de DCA ont retenti vendredi à Khartoum, après la signature dans la nuit d’un accord sur l’ouverture de couloirs pour permettre aux civils de quitter les zones de combat au Soudan et à l’aide humanitaire d’arriver. Mais les bélligérants ne sont pas parvenus à décider d’une trêve dans les combats.

Au terme de six jours de négociations sous l’égide de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis, les émissaires de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, ont signé une " déclaration de Jeddah pour la protection des civils au Soudan ". Mais le document ne mentionne pas de trêve, après presque quatre semaines de combats qui ont fait plus de 750 morts, 5.000 blessés et plus de 900.000 déplacés et réfugiés.

Depuis le 15 avril, les protagonistes s’accusent mutuellement de tuer des civils: l’armée assure que les FSR, dont les bases sont disséminées dans des quartiers densément peuplés de Khartoum, s’en servent comme " boucliers humains " et les FSR dénoncent les frappes aériennes de l’armée sur la capitale de plus de cinq millions d’habitants.

Mais à Jeddah, ils se sont mis d’accord pour " créer des passages sécurisés pour que les civils puissent quitter les zones de combats vers la direction de leur choix ". Ils se sont engagés à " autoriser et faciliter rapidement le passage de l’aide humanitaire " ainsi que " le passage des humanitaires vers et dans le pays ".

Les négociations vont se poursuivre pour parvenir à une nouvelle trêve temporaire permettant l’acheminement de l’aide, pouvant aller jusqu’à dix jours, selon le département d’Etat américain.

Un témoin dans le sud de Khartoum a fait état vendredi matin du passage d’avions de chasse et de bruits d’explosions et de combats. Un autre dans le nord de la capitale disait avoir entendu " des frappes aériennes et des tirs de batteries antiaériennes ".

Au Darfour, dans l’ouest frontalier du Tchad, des témoins ont signalé des tirs d’artillerie sur la ville d’El-Geneina, auxquels tentaient d’échapper les habitants.

Roger Barake, avec AFP