Des officiels syriens ont participé lundi 15 mai à une réunion de la Ligue arabe à Jeddah, en Arabie Saoudite, une première depuis 11 ans. Cette présence marque le retour du pays dirigé par Bachar al-Assad au sein de l’organisation panarabe.

La Syrie a mis fin à plus d’une décennie d’isolement diplomatique au sein de la Ligue arabe, des responsables ayant participé lundi à une session préparatoire avant le sommet de vendredi en Arabie saoudite.

C’est la première fois que des responsables syriens participent à une réunion de la Ligue arabe depuis novembre 2011, lorsque l’organisation panarabe avait suspendu le régime du président Bachar al-Assad, en raison de la répression violente de manifestations qui ont dégénéré en un conflit qui a fait plus de 500.000 morts et des millions de déplacés.

Dans un contexte régional de rapprochements diplomatiques, la Ligue a réintégré le 7 mai le régime syrien, garantissant ainsi le retour de M. Assad dans le giron arabe.

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, avait invité le 10 mai le président syrien à participer au sommet annuel qui se tiendra vendredi dans la ville côtière de Jeddah, sur la mer Rouge. Il s’agit de sa première participation depuis 2010, lorsque le sommet avait eu lieu en Libye.

Les capitales régionales se sont peu à peu rapprochées de M. Assad, qui s’est maintenu au pouvoir et a récupéré des territoires perdus avec le soutien crucial de l’Iran et de la Russie, bien que de vastes régions du nord de la Syrie échappent toujours au contrôle du gouvernement.

Les Emirats arabes unis ont rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018 et ont récemment pris la tête des efforts visant à réintégrer Damas.

L’activité diplomatique a notamment repris après le séisme meurtrier qui a frappé la Syrie et la Turquie le 6 février.

Ryad, qui a coupé les liens avec le gouvernement syrien en 2012, a confirmé la semaine dernière que le travail reprendrait dans les missions diplomatiques en Syrie et en Arabie saoudite.

Toutefois, certains pays se sont montrés réticents à renouer des liens avec M. Assad, comme le Qatar, qui a indiqué qu’il ne normaliserait pas ses relations avec le gouvernement syrien.

Malo Pinatel, avec AFP