Dans les zones rebelles du nord de la Syrie, des Syriens ont exprimé leur opposition à la présence du président Bachar al-Assad lors du sommet de la Ligue arabe. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à la chute du régime et ont brandi des banderoles critiquant la représentation de la Syrie par Assad.

Des centaines de Syriens ont manifesté vendredi dans les zones rebelles du nord de la Syrie pour dénoncer la participation du président Bachar al-Assad au sommet arabe en Arabie saoudite, a rapporté un correspondant de l’AFP.

" Le peuple veut la chute du régime ", ont scandé des manifestants dans la ville d’Azaz, sous contrôle de formations rebelles proturques, reprenant le principal slogan du soulèvement pacifique en Syrie en 2011.

Le président syrien a participé vendredi à son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d’une décennie, signant son retour sur la scène diplomatique arabe après des années d’isolement en raison de sa répression du soulèvement qui a dégénéré en guerre civile.

" La Syrie ne peut être représentée par le criminel Assad ", " Si vous pensez que le soulèvement est terminé, vous vous trompez ", pouvait-on lire sur des banderoles brandies par les manifestants, à l’adresse des pays arabes.

" J’ai vécu la douleur de la détention, du blocus et de l’exode ", a affirmé à l’AFP Aïcha Mourad, 30 ans, une femme qui participe au rassemblement.

" Nous appelons les peuples arabes à faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils reviennent sur cette décision (de réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe, NDLR) et fassent pression sur Bachar al-Assad pour qu’il parte ", a de son côté déclaré Issam Khatib, un avocat qui a fui la ville d’Alep (nord).

Des manifestants sont également descendus dans les rues des villes d’Idleb, Afrine et Al-Bab, brandissant le drapeau de la " révolution ", adopté par l’opposition au début du soulèvement, selon les correspondants de l’AFP.

M. Assad, exclu de la Ligue arabe fin 2011, a bénéficié d’un élan de solidarité après le séisme du 6 février, qui a fait des milliers de morts en Turquie et en Syrie et suscité un élan de solidarité internationale.

Il a également tiré profit des bouleversements régionaux, notamment du réchauffement entre Ryad, poids lourd du monde arabe, et Téhéran, un des principaux alliés du régime syrien.

La guerre en Syrie qui a impliqué des acteurs régionaux et internationaux a morcelé le pays et fait environ un demi-million de morts et des millions de réfugiés et déplacés dans le pays où de vastes zones échappent encore au contrôle du régime.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP