En plein contexte d’escalade des violences, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir s’est rendu dimanche matin sur l’esplanade des Mosquées. De quoi réveiller les vieux démons.

Alors que les tensions israélo-palestinienne sont à vif, la visite du sulfureux ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, intervenu quelques jours après la " Journée de Jérusalem " marquant la " réunification " de la ville après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, est vécu comme une énième provocation.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait déjà dénoncé la précédente visite en janvier de M. Ben Gvir sur le site, troisième lieu saint de l’Islam.

Chef du parti d’extrême droite Force juive, M. Ben Gvir a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.

Le Hamas a dénoncé sa visite avertissant qu’Israël " porterait la responsabilité des incursions barbares de ses ministres et de ses troupeaux de colons ". Cette décision " confirme l’ampleur du danger qui menace Al-Aqsa, sous ce gouvernement fasciste sioniste et l’arrogance de ses ministres d’extrême droite ", a écrit le mouvement islamiste sur Telegram.

La Jordanie a également condamné la visite, la qualifiant de " mesure provocatrice ". En vertu du statu quo historique conclu autour de l’esplanade des Mosquées entre Israël et la Jordanie lors de la signature de leur traité de paix en 1994, les non-musulmans peuvent se rendre sur le site à des heures précises, mais sans y prier, une règle de moins en moins suivie par certains juifs nationalistes. Le lieu est administré par la Jordanie mais son accès est contrôlé par les forces de sécurité israéliennes.

" L’irruption du ministre israélien de la sécurité nationale dans la mosquée bénie d’Al-Aqsa et la violation de son caractère sacré est une mesure provocatrice qui est condamnée, et une escalade dangereuse et inacceptable ", a déclaré le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, issu des élections de novembre dernier, est l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, avec dans ses rangs des membres d’extrême droite ne cachant pas leurs positions racistes à l’égard des Palestiniens.

Le conflit israélo-palestinien a déjà fait près de 200 morts depuis le 1er janvier, dont 35 au cours d’une guerre de cinq jours entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, du 9 au 13 mai.

Maïssa Ben Fares, avec AFP

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