Des échanges de tirs ont éclaté samedi 27 mai entre les forces iraniennes et les talibans, aux frontières de la province iranienne du Sistan-Baloutchistan. Tandis que le bilan provisoire est de deux morts, ces incidents interviennent dans un contexte de regain de tensions autour des ressources hydriques de la rivière Helmand.

Deux personnes ont été tuées samedi dans un échange de tirs entre les forces iraniennes et des talibans, à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, selon les autorités talibanes.

La police iranienne a fait état d’un " affrontement " sans donner de détails sur les victimes, tandis que l’agence de presse iranienne locale Mehr a annoncé la mort d’un garde-frontière iranien.

Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir tiré en premier.

Cet incident survient dans un contexte de tensions entre Téhéran et Kaboul autour de la distribution de l’eau de la rivière Helmand, un barrage construit en Afghanistan limitant le débit d’eau vers l’Iran, frappé par la sécheresse.

Samedi matin, " les forces talibanes ont commencé à tirer avec toutes sortes d’armes sur un poste de police iranien depuis le territoire afghan ", avait déclaré plus tôt le commandant adjoint de la police iranienne, le général Ghassem Rezaï, cité par l’agence officielle Irna.

Les policiers ont alors répliqué à ces tirs qui se sont produits à la limite de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran.

L’Iran, qui partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan, ne reconnait pas le gouvernement formé par les talibans.

Téhéran a récemment averti qu’il se " réservait " le droit de prendre des mesures pour capter l’eau de Helmand, qui prend sa source dans le centre de l’Afghanistan et permet d’irriguer de larges terres agricoles dans le sud-est de l’Iran.

Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré que l’Afghanistan était " déterminé à remplir ses obligations " mais que les " déclarations inappropriées " faites par l’Iran pouvaient nuire aux liens entre les deux pays.

Malo Pinatel, avec AFP