Cette année en Iran, le nombre de personnes exécutées pour des accusations liées à la drogue a triplé par rapport à 2022, déclare Amnesty International.

Selon Amnesty, au moins 173 personnes ont été condamnées à mort depuis le début de l’année 2023 pour des infractions liées à la drogue " à l’issue de procès systématiquement iniques ", ajoutant que cela représentait près de trois fois plus qu’à la même époque l’année dernière.

Ces exécutions liées à la drogue ont représenté les deux tiers de toutes les exécutions en Iran au cours des cinq premiers mois de 2023, touchant principalement " des personnes issues de milieux marginalisés et économiquement défavorisés ".

" Le rythme auquel les autorités procèdent à des exécutions pour des infractions liées aux stupéfiants, en violation du droit international, révèle leur manque d’humanité ", a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Les exécutions en Iran avaient diminué ces dernières années après l’adoption en 2017 d’un amendement à la loi anti-stupéfiants visant à limiter le recours à la peine de mort pour les infractions liées à la drogue. Mais selon les militants, les executions sont reparties à la hausse après 2020 car l’Iran exécute désormais des personnes pour tous les chefs d’accusation dans le but de semer la peur dans la population pour à réprimer le mouvement de protestation.

La Commission de l’ONU chargée des stupéfiants (ONUDC) et les États membres qui financent les projets de l’ONUDC en Iran subissent désormais une pression croissante pour condamner la vague d’exécutions.

" La communauté internationale doit veiller à ce que la coopération dans les initiatives de lutte contre le trafic de drogue ne contribuent pas, directement ou indirectement, à la privation arbitraire de la vie et à d’autres violations des droits de l’homme en Iran ", a déclaré Mme Eltahawy.

Maïssa Ben Fares, avec AFP