Téhéran livrerait du matériel à la Russie pour y construire une usine de drones iraniens, selon la Maison-Blanche. Il s’agit d’une nouvelle étape dans le renforcement de la coopération entre les deux pays, en proie à un isolement notable sur la scène internationale.

La Russie " reçoit du matériel d’Iran pour construire une usine de drones " sur son sol et ce site " pourrait être pleinement opérationnel au début de l’année prochaine ", a averti vendredi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, disant s’appuyer sur des informations du renseignement américain.

Le gouvernement américain a diffusé une image satellite de l’emplacement prévu selon ses services de renseignement pour cette usine de drones, dans la zone économique spéciale d’Alabouga, à quelque 900 kilomètres à l’est de Moscou. (Voir document ci-dessus)

Il a également publié une carte de la route qu’empruntent, selon les Américains, les drones iraniens aujourd’hui utilisés par l’armée russe en Ukraine: au départ du port iranien d’Amirabad sur la mer Caspienne et à destination de celui de Makhatchkala en Russie, avant de transiter jusqu’aux bases aériennes russes de Primorsko-Akhtarsk (au bord de la mer d’Azov) et de Seshcha (près de la frontière avec le Belarus).

Les Etats-Unis estiment que jusqu’en mai dernier, la Russie a reçu des " centaines " de drones d’attaque iraniens, et l’accusent de les avoir utilisés récemment pour " attaquer Kiev et terroriser la population ukrainienne ", a indiqué John Kirby.

Il a répété, comme Washington l’avait déjà dit, que l’administration Biden était " prête à en faire plus " pour " dénoncer et perturber " cette coopération dans les drones.

Un drone iranien " Shahed 136 ".

Les Etats-Unis haussent le ton depuis quelque temps déjà sur le partenariat militaire entre Moscou et Téhéran, qui " va dans les deux sens ", a rappelé le porte-parole.

Il a en particulier rappelé que l’Iran avait conclu un accord pour acheter des avions de combat russes, et assuré que Téhéran voulait également acquérir des hélicoptères d’attaque ou encore des radars.

Téhéran a, à plusieurs reprises, jugé " sans fondement " les accusations américaines de fournitures d’armes à la Russie, en affirmant ne pas être partie prenante dans le conflit ukrainien.

La guerre a relancé les discussions entre Moscou et Téhéran, tous deux soucieux de rompre leur isolement croissant.

Malo Pinatel, avec AFP