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Le régime français dans sa globalité est mal en point. Le malaise en question affecte ses politiciens, ses responsables de sécurité, ses économistes, ses intellectuels, ses académiciens, ses gestionnaires, ses responsables syndicaux, ses expatriés et ses médias.

Ce à quoi la France a été confrontée pendant plusieurs jours rappelle, à quelques petites différences près, les défis majeurs de 2005. L’assassinat par un agent de la police du jeune Naël a ouvert une boîte de Pandore regorgeant de secrets et de non-dits. Bon nombre de personnes en saisissent l’opportunité pour critiquer l’inaptitude du régime à instaurer un système d’inclusion sociale solide. D’autres décrient l’absence d’un gouvernement fort capable de contenir la radicalité et d’empêcher les actes de vandalisme.

Dans les deux cas, il y a négligence du conflit généré par une lutte sans merci pour le pouvoir entre une gauche et une droite trop extrémistes et dénuées de tout centrisme modéré.

Les médias couvrent bien clairement cette lutte: des personnalités illustres du monde politique, syndical et académique se chargent à présent de déchiffrer la symbolique d’actes tels que les incendies provoqués, le vol et le saccage de lieux publics et privés. Certains considèrent que des erreurs fatales ont été commises en ce qui concerne la politique d’immigration, tandis que d’autres soulignent un manque d’éducation au sujet des valeurs de la République, à savoir la liberté, l’égalité et la fraternité.

Tout compte fait, il est indubitable que les événements qui se sont déroulés en France ne sont que la manifestation d’une lutte autour de l’identité d’un régime, plutôt qu’un déséquilibre au niveau de la nature de l’ordre public.

En tout état de cause, force est de constater que cette nouvelle réalité est caractérisée par une exagération flagrante des valeurs stipulées par le contrat social du peuple français, au centre duquel se trouvent la Constitution, les institutions et la totalité des lois en vigueur. De toute évidence, les droits constituent le dénominateur commun de tous ces concepts.

De surcroît, cette même réalité laisse transparaître une confusion fondamentale: les élections récentes ont prouvé – en dépit du progrès réalisé par l’extrême droite – que les Français rejettent en bloc toute forme de populisme, de racisme et de nationalisme radical. En l’occurrence, les valeurs et la Constitution de la Cinquième République demeurent inébranlables, même si la démocratie institutionnelle et la dynamique de l’opinion publique sont en proie à une crise existentielle.

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