Voici les principales dates du conflit meurtrier qui oppose depuis 14 mois les forces pro-gouvernementales aux rebelles du Tigré (nord), après la suspension de l’aide humanitaire dans une zone touchée par une attaque aérienne meurtrière.

– Intervention militaire
Le 4 novembre 2020, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, lance une opération militaire contre les autorités régionales du Tigré, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qu’il accuse d’avoir attaqué deux bases de l’armée fédérale.

Le 13, l’ONU s’alarme d’une " crise humanitaire à grande échelle " à la frontière avec le Soudan, où des dizaines de milliers de civils ont fui.

La présence de troupes venues de l’Erythrée voisine, ennemie jurée du TPLF depuis une guerre frontalière (1998 à 2000) est signalée.

Le 28, Abiy Ahmed déclare l’opération militaire " terminée " après que l’armée a pris la capitale régionale Mekele. Mais les combats se poursuivent.

– Exactions, " désastre humanitaire "
Le 26 février 2021, Amnesty International accuse des soldats érythréens d’avoir tué " des centaines de civils " en novembre à Aksoum.

Le 10 mars, Washington dénonce des " actes de nettoyage ethnique " au Tigré occidental, contrôlé par les forces de la région voisine de l’Amhara appuyant l’armée éthiopienne.

Le 23, Abiy Ahmed reconnaît la présence de troupes érythréennes au Tigré, puis annonce leur départ.

– Contre-offensive rebelle
Le parti d’Abiy Ahmed remporte une majorité écrasante aux élections législatives et régionales du 21 juin.

Le 28, les rebelles entrent dans Mekele, dix jours après avoir lancé une contre-offensive.

Le 3 juillet, un haut responsable onusien déclare que plus de 400.000 personnes ont " franchi le seuil de la famine " au Tigré.

Le 5 août, les rebelles prennent la ville de Lalibela, en région Ahmara, classée au patrimoine mondial de l’Unesco .

– Mobilisation générale
Le 10 août, Abiy Ahmed appelle la population à rejoindre les forces armées.

Fin octobre, le TPLF revendique la prise de Dessie et Kombolcha, villes stratégiques sur l’axe reliant la capitale au nord.

Le gouvernement dément mais déclare l’état d’urgence le 2 novembre.

Le lendemain, un rapport conjoint ONU-Ethiopie conclut à de possibles crimes contre l’humanité commis par " toutes les parties ".

Plusieurs pays dont les Etats-Unis appellent leurs ressortissants à quitter l’Ethiopie.

– Abiy Ahmed au front, localités reprises –
A partir du 24 novembre, Abiy Ahmed dirige au front la " contre-offensive " pendant deux semaines.

Le 1er décembre, les autorités annoncent la reprise de Lalibela puis de Dessie et Kombolcha (nord) le 6.

– Enquête sur les exactions –
Le 17 décembre, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU approuve un mécanisme international d’enquête sur les exactions liées au conflit.

Le 20, les rebelles annoncent leur repli vers le Tigré afin d' "ouvrir la porte " à l’aide humanitaire dans leur région, alimentant les espoirs de paix.

Fin décembre, l’ONU indique que des dizaines de civils ont été tués au cours de frappes aériennes au Tigré.

– Amnistie surprise –
Le 2 janvier 2022, Washington exclut l’Ethiopie d’un accord commercial liant les Etats-Unis à l’Afrique.

Le 7, le gouvernement éthiopien annonce, à l’occasion du Noël orthodoxe et à la surprise générale, l’amnistie et la libération de plusieurs personnalités politiques, dont des dirigeants du TPLF.

– Aide humanitaire suspendue –
Le 8, les rebelles accusent l’Ethiopie d’avoir tué des dizaines de personnes dans un camp de déplacés dans la ville tigréenne de Dedebit.

Le 9, l’ONU annonce que les organisations humanitaires suspendent leurs activités dans cette zone.