Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu mercredi 19 juillet aux Emirats arabes unis, dans le cadre d’une tournée dans le Golfe. Après l’Arabie saoudite et le Qatar, M. Erdogan y a continué sa moisson de contrats juteux, tandis que l’économie turque s’enfonce dans la crise.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a achevé mercredi aux Emirats arabes unis une tournée dans le Golfe en signant avec ce pays des accords estimés à plus de 50 milliards de dollars, selon les médias d’Etat.

La Turquie, empêtrée dans une grave crise économique, s’est récemment rapprochée de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis à la faveur d’une tendance régionale à l’apaisement diplomatique.

Ankara et Abou Dhabi ont eu ces dernières années des relations glaciales, soutenant des parties rivales sur différents fronts au Moyen-Orient.

Le président émirati Mohammed ben Zayed a reçu mercredi Recep Tayyip Erdogan sur " le podium d’honneur " du palais présidentiel dans la capitale Abou Dhabi, a annoncé l’agence de presse officielle émiratie WAM.

Les deux hommes ont assisté à la signature de plusieurs accords et protocoles d’accord d’une " valeur estimée à 50,7 milliards de dollars (45,3 milliards d’euros) ", dans les domaines de l’énergie, la construction, les technologies ou encore la défense, a précisé l’agence.

En mars, la Turquie et les Emirats avaient déjà signé un accord de libre-échange visant à porter le commerce entre les deux pays à 40 milliards de dollars (35,6 milliards d’euros) d’ici cinq ans.

M. Erdogan venait du Qatar où il avait rencontré l’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le dirigeant du Golfe dont il a toujours été le plus proche.

Il avait démarré sa tournée en Arabie saoudite. Ankara et Ryad ont signé des accords, notamment un contrat de vente de drones turcs au richissime royaume, l’un des plus grands acheteurs d’équipements militaires au monde.

La tournée de M. Erdogan dans le Golfe intervient au moment où la Turquie lutte contre une dévaluation de sa monnaie et une inflation galopante qui ont mis à mal son économie.

L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont longtemps entretenu des relations tendues avec la Turquie en raison de divergences sur de nombreux dossiers régionaux, tels que les conflits en Syrie et en Libye, mais aussi du soutien de M. Erdogan aux Frères musulmans, surtout après les Printemps arabes de 2011.

Le mouvement islamiste est considéré comme une organisation terroriste par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Beaucoup de ses partisans ont longtemps trouvé refuge en Turquie ou au Qatar.

Malo Pinatel, avec AFP