En raison de sa couverture des manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini, la justice iranienne a interdit au rédacteur en chef du quotidien réformateur Etemad toute activité de presse pendant un an, le samedi 29 juillet. Cette décision intervient alors que le régime des mollahs intensifie la répression de toutes les formes de liberté en Iran.

Un tribunal iranien a prononcé une interdiction d’exercer " toute activité de presse pendant un an " à l’encontre du rédacteur en chef du quotidien Etemad, pour sa couverture des manifestations liées à la mort de Mahsa Amini l’année dernière, a annoncé samedi le journal.

Le journaliste Behrooz Behzadi avait été mis en examen pour " diffusion de faux contenus " après une plainte déposée par une branche du Corps des Gardiens de la Révolution (CGRI), l’armée idéologique de la République islamique, a indiqué le quotidien réformateur.

La plainte, selon la même source, concernait des articles publiés par le journal sur " l’enlèvement " d’un scientifique en octobre ainsi que " l’interdiction et l’arrestation " d’artistes qui avaient soutenu le mouvement de contestation déclenché par la mort de la jeune Iranienne d’origine kurde de 22 ans.

Le journaliste, âgé de plus de 70 ans, a été condamné par un tribunal à une suspension d’un an de ses activités professionnelles, selon Etemad.

L’Iran a été secoué pendant des mois par des manifestations sans précédent déclenchées par le décès en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires très strictes imposées par la république islamique.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des " émeutes " fomentées par Israël, ennemi juré de l’Iran, et par les pays occidentaux.

En janvier, Etemad avait évalué à 79 le nombre de journalistes interpellés depuis le début des manifestations dans le pays.

Malo Pinatel, avec AFP