L’ambassade de France au Niger a été prise d’assaut par des milliers de manifestants favorables au putsch militaire munis de drapeaux russes et nigériens. En retour, la France a menacé de répliquer contre toute attaque contre ses intérêts.

La France a menacé dimanche de répliquer " de manière immédiate et intraitable " à toute attaque contre ses ressortissants et ses intérêts au Niger, où des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont ciblé son ambassade.

" Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable ", a averti l’Élysée. Le président Emmanuel Macron " ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts ".

" La France comme toujours protège ses ressortissants, la situation cet après-midi est plus calme " mais " nous sommes extrêmement vigilants ", a déclaré dimanche sur RTL la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Les 500 à 600 ressortissants français actuellement présents au Niger " ont été tous contactés, des mesures de précaution sont prises " et " elles seront renforcées si c’était nécessaire, mais il n’y a pas de décision d’évacuation au moment où je vous parle ", a-t-elle précisé.

Des milliers de manifestants pro-putschistes se sont réunis ce dimanche devant l’ambassade de France à Niamey, avant d’être dispersés par des grenades lacrymogènes.

Certains ont voulu entrer dans le bâtiment, d’autres ont arraché la plaque affichant " Ambassade de France au Niger ", avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russe et nigérien.

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné " toute violence contre les emprises diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’État hôte ".

" Ce sera aux putschistes de dire qui est derrière eux et qui les soutient ", a souligné la cheffe de la diplomatie française, en réaction à la présence de drapeaux russes dans la manifestation. Mais " quoi qu’il en soit les coups d’État ne sont pas acceptables, ils menacent la stabilité d’un pays et de la région ".

Ce rassemblement en soutien au coup d’État a été organisé alors que les pays d’Afrique de l’Ouest, réunis ce dimanche à Abuja en " sommet extraordinaire ", ont donné une semaine aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel, n’excluant pas un " recours à la force ".

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP