L’agence de notation Fitch a abaissé d’un cran la note AAA des Etats-Unis, celle-ci passant à AA+, mercredi 2 août. L’agence justifie sa décision en pointant du doigt les conflits politiques autour de la question du plafond de la dette.

L’agence de notation Fitch a retiré mardi aux Etats-Unis sa précieuse note AAA et l’a abaissée d’un cran, à AA+, une première depuis 2011, faisant notamment état d’une " érosion de la gouvernance " liée aux crises à répétition sur le plafond de la dette.

L’agence a justifié sa décision en premier lieu par les conséquences des " impasses répétées sur le plafond de la dette et des résolutions de dernière minute ".

L’administration du démocrate Joe Biden et l’opposition républicaine avaient trouvé in extremis début juin, au terme de plusieurs mois d’une intense bataille politique, un accord pour relever le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.

Mais selon Fitch, malgré cet accord, " les affrontements politiques répétés sur le plafond de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire ".

Fitch avait averti, fin mai, qu’elle pourrait dégrader la note des Etats-Unis, en raison du risque de défaut de paiement.

Autre raison pour laquelle l’agence a fini par dégrader le précieux " triple A " américain: la " détérioration budgétaire attendue au cours des trois prochaines années ", ainsi qu' "une charge de la dette publique élevée et croissante ".

La perspective, elle, passe de négative à stable, ce qui signifie que Fitch n’anticipe pas de nouvelle dégradation à court terme.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a immédiatement réagi dans un communiqué: " je désapprouve fortement la décision de Fitch ", a-t-elle indiqué.

C’est la première fois depuis 2011 que l’une des trois grandes agences de notation dégrade la note de la première économie du monde. C’était alors S&P qui avait privé les Etats-Unis de son précieux " triple A ", ce qui était une première historique, une notation AA+ en vigueur aujourd’hui.

Malo Pinatel, avec AFP