Un magistrat qui fait l’objet de sanctions occidentales a été placé à la tête de la cour suprême, la plus haute juridiction du pays, lundi 7 août. Mohammad Jafar Montazeri, qui doit prendre la tête de l’institution judiciaire, est notamment connu pour avoir supervisé les poursuites, particulièrement sévères, contre les manifestants arrêtés lors des protestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini.

L’Iran a nommé dimanche Mohammad Jafar Montazeri, un magistrat qui fait l’objet de sanctions américaines et britanniques, à la tête de la plus haute juridiction du pays, selon l’agence officielle de l’Autorité judiciaire.

M. Montazeri, le procureur général sortant, " a été nommé à la tête de la Cour suprême " lors d’une cérémonie, a informé Mizan Online.

Il a été remplacé par Mohammad Movahedi-Azad, qui dirigeait le tribunal disciplinaire des juges, chargé d’enquêter sur les infractions commises par les magistrats, d’après cette même source.

Mohammad Jafar Montazeri, 75 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire depuis l’instauration de la République islamique en 1979.

Fin 2022, les Etats-Unis ont imposé des sanctions, notamment financières, contre lui, le qualifiant de " haut fonctionnaire supervisant les poursuites " contre les individus impliqués dans le mouvement de contestation déclenché en Iran à l’automne 2022.

En janvier, le Royaume-Uni a également imposé ses propres sanctions à M. Montazeri à la suite de l’exécution de l’Irano-Britannique Alireza Akbari, reconnu coupable d’espionnage.

L’Iran a été secoué pendant des mois par des manifestations sans précédent déclenchées par le décès en septembre 2022 de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires très strictes imposées par la république islamique.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des " émeutes " fomentées par Israël, ennemi juré de l’Iran, et par les pays occidentaux.

Sept hommes ont été exécutés pour leur implication dans le mouvement de contestation.

Malo Pinatel, avec AFP