La Syrie a renouvelé l’autorisation pour l’ONU d’acheminer de l’aide humanitaire, via deux passages frontaliers, aux zones rebelles touchées par le séisme de février pour trois mois, mardi 8 août. Ces postes constituent les seuls points de passage de l’aide humanitaire vers cette région dévastée, le régime de Damas bloquant toute tentative qu’il ne contrôle pas depuis son territoire.

La Syrie a prolongé de trois mois jusqu’en novembre l’autorisation pour l’ONU d’acheminer de l’aide humanitaire aux zones rebelles touchées par un séisme en février à travers deux passages transfrontaliers depuis la Turquie, s’est félicitée mardi l’agence humanitaire des Nations unies.

Après une requête de l’ONU et alors que cette permission de Damas expirait le 13 août, " nous sommes grandement satisfaits que le gouvernement syrien ait reconduit son autorisation d’utiliser les postes-frontières de Bab al-Salama et al-Rai jusqu’au 13 novembre " a indiqué dans un courriel Eri Kaneko, porte-parole à New York du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

Après le tremblement de terre du 6 février qui a secoué la Turquie et la Syrie, qui a fait plus de 50.000 morts, ONG et opposants avaient critiqué la lenteur de l’arrivée de l’aide de l’ONU dans ces zones, où la population vivait déjà dans des conditions difficiles avant le drame.

Une semaine après, Damas avait accepté que l’ONU utilise deux autres passages frontaliers avec la Turquie, d’abord pour acheminer tentes, couvertures et kit anti-choléra. Cette autorisation pour trois mois a déjà été reconduite une fois en mai.

Selon l’ONU, la Syrie a besoin d’au moins 15 milliards de dollars pour se remettre du séisme qui a fait près de 6.000 morts dans ce pays.

En 2014, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé un mécanisme d’usage de quatre postes-frontières pour acheminer l’aide humanitaire vers les zones rebelles du nord et du nord-ouest de la Syrie où vivent plus de quatre millions de personnes.

Mais sous la pression de Moscou, seul le poste de Bab al-Hawa avec la Turquie était resté opérationnel depuis 2020.

Toutefois, malgré le fait que Damas a annoncé à la mi-juillet autoriser en principe, de nouveau pour six mois, l’ONU à utiliser Bab el-Hawa entre la Turquie et la Syrie, le Conseil de sécurité ne s’est pas mis d’accord sur une reconduction et l’aide humanitaire n’a pas repris via ce poste-frontière.

La Syrie est ravagée par une guerre civile depuis 2011, qui a fait un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Malo Pinatel, avec AFP