Plusieurs localités de la région de Kharkiv ordonnent l’évacuation des habitants face à l’offensive de l’armée russe, qui cherche à " améliorer ses positions "

Plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, ont ordonné jeudi l’évacuation de leurs habitants face à l’avancée de l’armée russe qui, à l’offensive, dit " améliorer ses positions ".

L’armée russe avait été chassée de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu’elle occupait depuis le début de l’invasion, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Depuis quelques semaines, c’est dans cette zone qu’elle est repassée à l’offensive, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.

L’armée ukrainienne a admis jeudi une situation " difficile " dans ce secteur. " La situation reste difficile, mais sous contrôle ", a indiqué sur Telegram Serguiï Tcherevaty, porte-parole de l’armée pour le secteur Est du front.

Face à cette avancée, un décret signé par les autorités locales a ordonné l’évacuation de 37 localités du district de Koupiansk, un important noeud de communication. Il s’agit pour l’essentiel de villages situés à proximité du front, sur la rive gauche de la rivière Oskil.

Selon le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov, deux habitants ont été blessés dans la nuit dans le village de Kindrachivka, concerné par l’évacuation. Koupiansk a également été touchée à deux reprises, a-t-il précisé, publiant la photo d’un bâtiment administratif endommagé par une bombe mais sans faire état de victimes.

– Zaporijjia encore frappée –

Selon des cartes apparaissant dans le briefing vidéo du ministère russe de la Défense, les troupes de Moscou ne seraient qu’à quelques kilomètres de Koupiansk. Lundi, l’armée russe avait dit avoir en trois jours avancé de trois kilomètres vers cette ville.

Dans une autre région, près du front sud, au moins une personne a été tuée et neuf blessées jeudi après une frappe russe sur Zaporijjia, déjà visée la veille, selon les autorités ukrainiennes.

– Guerre des drones –

Parallèlement, la guerre des drones se poursuit, les territoires contrôlés par la Russie étant la cible d’attaques de plus en plus fréquentes.

Moscou a affirmé tôt jeudi avoir abattu 13 appareils ukrainiens, dont 11 près de la péninsule annexée de Crimée et deux qui se dirigeaient vers Moscou.

Un des engins ciblant la capitale a été abattu par la défense aérienne dans la région de Kalouga, au sud-ouest de la capitale, le second dans la région de Moscou, a rapporté le ministère russe de la Défense.

Les deux drones ont été abattus vers 04H00 locales (01H00 GMT), selon le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine, sur Telegram. Les autorités aériennes ont précisé que deux aéroports moscovites, Domodedovo et Vnoukovo, ont brièvement interrompu leurs vols.

L’armée ukrainienne a pour sa part affirmé que dix drones explosifs " Shahed ", fabriqués par l’Iran, ont été lancés contre son territoire dans la nuit, sept d’entre eux ayant été détruits. A Doubno, dans le nord-ouest, un dépôt de carburant a été détruit sans faire de victime, a rapporté le gouverneur régional.

Sur le plan économique, Kiev a assuré avoir ouvert dans la nuit des couloirs " temporaires " sur la mer Noire pour permettre la circulation de navires transportant ses céréales, malgré les menaces de la Russie avertissant ces bateaux qu’ils pourraient être visés par son armée.

Il n’était pas clair dans l’immédiat si des navires avaient déjà quitté la côte ukrainienne ou non, alors que les épisodes guerriers se sont multipliés en mer Noire depuis juillet.

Pierre Daccache, avec AFP