Plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées dans des affrontements ayant opposé les Forces démocratiques syriennes et un groupe armé local dans l’Est de la Syrie, dominé par les kurdes, mardi 29 août. L’arrestation d’un responsable local accusé de contrebande serait à l’origine des combats.

Au moins 22 personnes ont été tuées dans des affrontements dans l’Est de la Syrie entre les Forces démocratiques syriennes, coalition de combattants dominée par les Kurdes, et un groupe armé local, a indiqué mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

" Seize combattants locaux et trois membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont été tués dans les affrontements dans plusieurs villages de l’Est de la province de Deir Ezzor ", a précisé l’Observatoire (OSDH).

Trois civils, dont deux enfants, ont également péri dans ces combats, a ajouté la même source.

Soutenues par Washington, les FDS ont été le fer de lance de l’offensive qui a défait le groupe Etat islamique (EI) en Syrie en 2019.

Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor.

Le Conseil militaire de Deir Ezzor est un groupe armé local arabe affilié aux FDS et dirigé par Ahmad al-Khabil, surnommé Abou Khawla, qui a été arrêté dimanche dans la ville de Hasakeh, selon l’OSDH.

Cette arrestation a suscité des tensions qui ont dégénéré en accrochages après que des positions des FDS ont été visées par des attaques, précise l’Observatoire, basé en Grande-Bretagne mais qui dispose d’un vaste réseau de sources à l’intérieur de la Syrie.

Les motifs de l’arrestation d’Ahmad al-Khabil n’ont pas été précisés, mais l’OSDH et un militant local ont indiqué à l’AFP qu’il était connu pour ses activités de contrebande, qui lui ont rapporté une fortune considérable au fil des ans.

Le Conseil militaire de Deir Ezzor est responsable de la sécurité dans certaines parties de la province de Deir Ezzor, à majorité arabe.

La zone semi-autonome kurde gère la région par l’intermédiaire de conseils civils et militaires locaux, afin d’éviter de mécontenter les tribus locales, presque toutes arabes.

" En fait il s’agit d’un règlement de comptes ", estime Omar Abu Layla, un journaliste local qui dirige le site d’informations DeirEzzor24.

" Des commandants corrompus se sont sentis menacés après l’arrestation d’Abou Khawla et ont essayé de transformer la situation en une question tribale et arabe afin de se protéger ", a-t-il ajouté.

Les FDS se sont contentées d’indiquer dans un communiqué avoir lancé lundi " une opération pour renforcer la sécurité " dans la province de Deir Ezzor contre l’EI et " des criminels (…) impliqués dans le trafic de drogue et la contrebande d’armes ".

Une source au sein des FDS ayant requis l’anonymat a précisé que la zone où les affrontements ont eu lieu longe " une route de contrebande bien connue ".

Malo Pinatel, avec AFP