Les environs de Manbij, ville située nord de la Syrie, ont été été le théâtre de violents affrontements entre les Forces démocratiques syriennes, à dominante kurde, et les combattants soutenus par la Turquie, mercredi 6 septembre. Ces combats s’inscrivent dans la continuité de ceux ayant eu lieu dans la région de Deir Ezzor, une partie des combattants proturcs étant originaires des tribus arabes de cette région.

Des affrontements meurtriers ont eu lieu mercredi entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et des factions proturques dans le nord de la Syrie, obligeant des dizaines de familles à fuir, selon une ONG et un habitant.

Ces violences interviennent peu après que les FDS ont annoncé avoir repris un village dans la province de Deir Ezzor, dans l’est du pays en guerre, à l’issue d’affrontements avec des combattants de tribus arabes ayant fait au moins 90 morts.

Des membres des factions proturques disant appartenir à ces tribus arabes ont indiqué avoir attaqué mercredi une zone aux mains des FDS en soutien aux combattants arabes de Deir Ezzor, selon un correspondant de l’AFP.

Ils " ont tenté de s’infiltrer dans des villages " près de Manbij " mais les FDS se sont interposés ", a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.

Ces trois derniers jours, ils ont intensifié leurs bombardements en soutien aux combattants arabes qui ont affronté les FDS à Deir Ezzor.

Selon l’OSDH, basé au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, quatre combattants proturcs ont été tués et 13 autres blessés mercredi durant les affrontements près de Manbij, contraignant des dizaines de familles à fuir.

" La plupart des habitants ont quitté notre village ", a déclaré à l’AFP un habitant d’un village situé sur la ligne de front.

Le conseil militaire de Manbij, affilié aux FDS, contrôle la ville éponyme et ses environs. Les forces du régime du président Bachar al-Assad sont également présentes dans cette zone située près la frontière turque en vertu d’un accord conclu en 2019 avec les combattants kurdes.

La région est parfois la cible de bombardements menés depuis les positions des factions syriennes proturques qui contrôlent les zones à l’ouest de la ville.

Déclenchée en 2011 après la répression de manifestations antigouvernementales, la guerre en Syrie a fait près d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes, ravagé les infrastructures et morcelé le pays.

Elle s’est complexifiée avec l’intervention de jihadistes et de puissances étrangères comme la Turquie qui considère les forces kurdes comme des " terroristes ".

Malo Pinatel, avec AFP