Tensions croissantes entre les putschistes nigériens et la France, accusée de déploiement militaire en Afrique de l’Ouest, suscitant des inquiétudes et des manifestations à Niamey.

Le régime militaire nigérien issu d’un coup d’État a accusé samedi la France de " déployer ses forces " dans plusieurs pays ouest-africains en vue d’une " agression " contre le Niger.

Selon le communiqué, le régime a constaté depuis le 1er septembre que " deux aéronefs de transport militaire type A400M et un Dornier 328 ont été déployés en renfort en Côte d’Ivoire ", et que " deux hélicoptères multirôles type Super Puma " et " une quarantaine de véhicules blindés " l’ont été " à Kandi et Malanville au Bénin ".

Après le coup d’État du 26 juillet, la Cedeao a brandi la menace d’une intervention militaire au Niger, dont elle avait annoncé la préparation, pour rétablir l’ordre constitutionnel, libérer le président renversé Mohamed Bazoum et le restaurer dans ses fonctions.

Une décision soutenue par la France, qui compte environ 1.500 soldats dans ce pays sahélien, dans le cadre de la lutte antijihadiste.

Le 3 août, les généraux nigériens au pouvoir, qui souhaitent le départ des soldats français, avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire conclus avec l’ex-puissance coloniale.

Chaque jour, depuis plus d’une semaine, des milliers de personnes au total se sont rassemblées dans la capitale nigérienne Niamey, aux abords d’une base militaire abritant des soldats français pour réclamer leur départ.

De leur côté, les États-Unis, qui disposent de quelque 1.100 soldats au Niger, ont commencé " par précaution " à repositionner leurs troupes de la base 101 de Niamey à la base 201 d’Agadez, dans le centre du pays, a déclaré le département de la Défense jeudi.

La France est engagée dans un bras de fer avec le Niger, qui a par ailleurs retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur français Sylvain Itté et exigé son " expulsion ".

Maria Chami avec AFP