Une délégation composée de neuf haut responsables israéliens se trouve actuellement en Arabie Saoudite dans le cadre d’une réunion de l’Unesco dans la capitale Ryad. Selon le " Times of Israel ", qui a relayé l’information, Israël voulait envoyer ses ministres des Affaires étrangères et de l’Éducation, mais a dû se rétracter suite au refus saoudien et des pressions américaines.

Une délégation de neuf bureaucrates et diplomates israéliens participent, en tant qu’observateurs, à la réunion du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco dont la 45ᵉ session élargie démarre dimanche en Arabie saoudite, affirme dimanche le Times of Israel citant un responsable israélien.

Cette réunion est censée décider, parmi plus de cinquante sites mondiaux, ceux qui peuvent être intégrés dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, si la valeur exceptionnelle de leurs biens culturels ou naturels a été reconnue.

Selon le Times of Israel, la délégation de l’État hébreu est dirigée par le chef de l’Autorité israélienne des antiquités et comprend des diplomates. Citant un responsable israélien, le Times of Israel précise qu’il ne " s’agit pas d’une visite bilatérale et que la délégation n’a pas eu la confirmation de rencontrer des responsables saoudiens ".

Toujours selon le Times, " Israël aurait renoncé la semaine dernière à faire entrer publiquement deux ministres dans le royaume pour la réunion onusienne ".

" Sous la pression des États-Unis, Israël a décidé de ne pas demander des visas pour le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen et le ministre de l’Éducation Yoav Kisch ", a rapporté de son côté la chaîne de télévision israélienne Channel 13.

Les Saoudiens avaient introduit des obstacles lors du processus d’obtention des visas, selon le rapport. Les responsables américains ont conseillé Israël de ne pas mettre Ryad dans une position délicate alors qu’un accord de normalisation bilatérale bien plus important était en préparation.

En juillet, l’Arabie saoudite a signé " l’accord du pays hôte ", dans lequel elle s’engage à permettre à tous les signataires de la Convention du patrimoine mondial – dont Israël – d’entrer librement dans le pays pour l’événement, selon un rapport d’Axios, qui cite deux sources connaissant le sujet.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen. (AFP)

Les Saoudiens auraient refusé de signer l’accord en juin, protestant contre la participation d’Israël à la conférence. Mais la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, aurait insisté pour que les représentants israéliens soient autorisés à entrer dans le pays et que des invitations officielles soient envoyées dans les prochains jours, selon le même rapport cité par Times of Israel.

Bien qu’Israël et l’Arabie saoudite n’entretiennent pas de relations officielles, les journalistes, hommes d’affaires et autres personnalités israéliens ont de plus en plus été autorisés à se rendre dans le royaume islamique ces dernières années.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a déclaré la semaine dernière que les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite avaient une idée générale des principaux éléments d’un éventuel accord de normalisation entre Jérusalem et Ryad, mais qu’il restait encore beaucoup de travail à faire avant qu’un accord puisse être conclu.

En mars, Axios a rapporté que l’Arabie saoudite avait interdit à Cohen de diriger une délégation à la conférence de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies. " Cohen n’a pas pu voyager après que les Saoudiens ont eu refusé de discuter des dispositions en matière de sécurité ", selon des responsables israéliens anonymes.

En juillet, une équipe de joueurs israéliens a été autorisée à entrer en Arabie Saoudite pour participer à la version jeu vidéo de la Coupe du Monde de la FIFA.

L’Arabie saoudite et Israël n’entretiennent pas de relations diplomatiques, même si la Maison-Blanche les pousse à normaliser leurs relations.

Georges Haddad, avec Times of Israel et Axios