L’attaque au drone contre l’aérodrome d’Arbat dans le Kurdistan Irakien venait de Turquie, selon Bagdad. L’Irak a dénoncé " des attaques répétées " qui constituent " une violation de la souveraineté irakienne ".

Le drone qui a tué trois membres des services antiterroristes du Kurdistan d’Irak venait de Turquie voisine, a annoncé mardi un haut responsable militaire dans un communiqué, dénonçant " des attaques répétées incompatibles avec le principe de bon voisinage ".

Le bombardement a visé lundi l’aérodrome d’Arbat, près de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome dans le nord de l’Irak, d’où décollent des avions utilisés pour l’épandage de pesticides. La frappe a fait trois morts et trois blessés parmi les forces des services antiterroristes du Kurdistan.

Aux environs de 17H00 (14H00 GMT) " le drone est entré dans l’espace aérien irakien, via la frontière avec la Turquie, et a bombardé l’aéroport d’Arbat ", a indiqué le général Yehya Rassoul, porte-parole du Commandant en chef des forces armées.

" Cette agression constitue une violation de la souveraineté irakienne ", a-t-il fustigé dans un communiqué, assurant que " l’Irak se réservait le droit de mettre un terme à ces violations. "

" Ces attaques répétées sont incompatibles avec le principe de bon voisinage entre états. Elles menacent de saper les efforts de l’Irak visant à construire des relations politiques, économiques et sécuritaires positives et équilibrées avec ses voisins ", a ajouté le général.

Le bombardement de lundi représente une rare attaque contre les forces de sécurité du Kurdistan, même si dans cette région, Turquie et Iran sont souvent pointés du doigt pour des frappes de drone visant leurs oppositions respectives, implantées dans le secteur depuis des décennies.

La mission de l’ONU en Irak a aussi condamné la frappe d’Arbat, estimant que " les problèmes sécuritaires devaient être résolus par le dialogue et la diplomatie – et non par des bombardements. "

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, classé groupe " terroriste " par Ankara et plusieurs pays occidentaux.

Dimanche, au moins quatre membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK turc, ont été tués par une frappe de drone menée par l’armée turque dans le nord de l’Irak, selon les autorités du Kurdistan autonome.

En avril, l’Irak avait accusé la Turquie d’avoir mené un " bombardement " aux abords de l’aéroport de Souleimaniyeh.

Cette frappe avait eu lieu au moment où des soldats américains se trouvaient à l’aéroport ainsi que le commandant d’une coalition syrienne dominée par les Kurdes et alliée à Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP