Le président syrien Bachar al-Assad a atterri en Chine jeudi 21 septembre; dans le cadre d’une visite qui doit durer plusieurs jours. ce voyage s’inscrit dans un contexte où le régime de Damas cherche désespérément des fonds pour tenter de reconstruire la Syrie, exsangue en raison de la guerre civile qui a débuté en 2011.

Isolé sur la scène internationale, le président syrien Bachar al-Assad a entamé jeudi une visite officielle en Chine, la première dans ce pays en près de 20 ans, avec l’espoir selon Pékin de porter les relations bilatérales à " un nouveau niveau ".

Le dirigeant syrien cherche des fonds pour la reconstruction du pays après une guerre sanglante qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures et a réduit à néant plusieurs secteurs de l’économie, tandis que Damas est soumise à de lourdes sanctions internationales.

La Chine fait partie des alliés du président Assad et lui a notamment apporté son soutien au Conseil de sécurité de l’ONU, s’abstenant régulièrement lors du vote de résolutions contrariant le pouvoir syrien.

Le dernièr déplacement de Bachar al-Assad en Chine remonte à 2004 et il s’agissait de la première visite d’un dirigeant syrien depuis l’établissement des relations diplomatiques avec Pékin en 1956.

Le président syrien est arrivé en Chine à bord d’un avion Air China, qui s’est posé à 13H15 locales (07H15 GMT), selon des images de la télévision d’Etat CCTV à l’aéroport de Hangzhou (est).

Le pouvoir Assad a amorcé en 2023 un rapprochement avec de nombreux pays arabes, après des années d’isolement consécutif à la guerre dans son pays.

Cette normalisation des relations a été consacrée en mai par le retour de Damas au sein de la Ligue arabe, et la participation du président syrien à un sommet en Arabie saoudite.

" Assad a l’intention de conférer une certaine légitimité internationale à son régime et de donner l’image d’un soutien imminent de la Chine à la reconstruction en Syrie ", prévient Lina Khatib, directrice du programme Moyen-Orient à l’institut SOAS à l’Université de Londres.

Le moment est d’autant plus important après les manifestations qui ont éclaté à Soueida, dans le sud de la Syrie, pour appeler au départ de Bachar al-Assad.

Plus tôt cette année, Pékin avait déroulé le tapis rouge au président bélarusse Alexandre Loukachenko et à l’Iranien Ebrahim Raïssi.

Pékin joue au Moyen-Orient un rôle grandissant, à l’image du spectaculaire rapprochement qu’il a permis en début d’année entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

La Chine, très active dans une région historiquement stratégique pour les Etats-Unis, y promeut son ambitieux projet des Routes de la soie, qui consiste en des investissements massifs dans les infrastructures pour améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique.

Malo Pinatel, avec AFP