Les ministres des Affaires étrangères du G7 expriment leur soutien aux "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza pour faciliter l’aide d’urgence, protéger les civils et évacuer les otages.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont plaidé mercredi à Tokyo pour la mise en place de "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza pour protéger les civils, tout en affirmant le droit d’Israël de "se défendre" contre le Hamas. Ces "pauses et couloirs" humanitaires, une terminologie moins forte qu’un cessez-le-feu ou une trêve, doivent permettre l’acheminement "urgent" de l’aide humanitaire sur le territoire palestinien, l’évacuation des civils menacés par les combats et la libération des otages détenus par le Hamas, selon la déclaration commune des ministres.

Les chefs de la diplomatie du G7 ont par ailleurs exhorté l’Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient".

Les ministres ont reconnu le droit d’Israël de "se défendre dans le respect du droit international" après l’incursion sanglante et sans précédent du Hamas sur son territoire le 7 octobre, une attaque qu’ils ont condamnée "sans équivoque". Mais ils ont aussi jugé "inacceptables" les violences commises par des colons israéliens extrémistes à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie.

Après l’attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël qui a fait plus de 1.400 morts le 7 octobre, les représailles massives de l’armée israélienne à Gaza y ont fait plus de 10.000 morts, dont de nombreux civils parmi lesquels plus de 4.000 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

En dépit des appels de l’ONU et de nombreuses ONG, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a exclu tout "cessez-le-feu général" à Gaza, tant que les quelque 240 otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre n’auront pas été libérés.

Interrogé sur de possibles "pauses tactiques" dans les combats, option que lui avait suggérée le président américain Joe Biden, M. Netanyahou avait affirmé lundi dans un entretien à la chaîne américaine ABC News que "nous les avons déjà eues".

Netanyahou avait aussi déclaré que son pays aurait la "responsabilité globale de la sécurité" de la bande de Gaza pour une durée indéterminée une fois que la guerre avec le Hamas aura pris fin.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a toutefois déclaré mercredi qu’Israël ne devait pas "réoccuper" Gaza. Washington avait déjà fait savoir mardi son opposition à cette idée.

Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, a précisé "qu’il ne s’agira pas d’une occupation", lors d’un entretien mardi soir sur la chaîne américaine MSNBC.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont souligné mercredi, dans leur déclaration commune, qu’une solution à deux États, avec un État palestinien "viable" aux côtés d’Israël et leur reconnaissance mutuelle, restait "la seule voie pour une paix juste, durable et sûre".

La guerre en Ukraine

L’autre sujet prioritaire de la réunion ministérielle du G7 à Tokyo était l’Ukraine. Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a d’ailleurs assisté, par visioconférence, à une session mercredi.

Le groupe des sept pays industrialisés (États-Unis, Japon, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Canada) a ainsi promis que son soutien à l’Ukraine ne faiblirait "jamais", alors que Kiev redoute que la lassitude ne gagne progressivement ses alliés devant la lenteur des résultats de sa contre-offensive lancée en juin et la perspective grandissante d’une longue guerre d’usure.

Le G7 compte "renforcer (sa) coordination sur les sanctions contre la Russie pour limiter son accès à des biens et technologies critiques" et "prendre de nouvelles mesures pour éviter que Moscou ne contourne ces restrictions", selon la déclaration finale des ministres des Affaires étrangères, qui ont par ailleurs appelé la Chine à "ne pas aider" la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Mais pour le reste, le G7 a relativement ménagé Pékin dans sa déclaration finale, en préférant insister sur son souhait de bâtir des relations "constructives et stables" avec la Chine.

Le président américain Joe Biden doit notamment rencontrer son homologue chinois Xi Jinping dans quelques jours à San Francisco et une meilleure coopération avec la Chine est aussi perçue comme nécessaire pour tenter de faire de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP28) un succès.

Maria Chami, avec AFP